Le président-directeur général de la compagnie d'assurance SAA, et président de l'association des assurances et réassurance, Amara Latrous, a reconnu hier que la branche assurance automobile est déficitaire. Affirmant que l'assurance auto est obligatoire du moins pour l'assurance de responsabilité civile, il déclare : «Nous sommes tenus de répondre à la demande des citoyens propriétaires de véhicules mais ce n'est pas pour autant que l'assurance automobile n'est pas déficitaire ; hélas, l'assurance de responsabilité civile est plus déficitaire puisque à chaque fois qu'on perçoit 100 DA, on paye 230 DA de sinistre». Il affirme également : «Nous sommes loin de l'équilibre technique de cette taxe». Selon le P-Dg de la SAA, invité hier de la chaîne III, les compagnies d'assurance ne peuvent pas rembourser tous les accidents de la route survenus durant le même exercice. Ces dernières, indique-t-il, sont en train de fournir de grands efforts pour liquider les dossiers, mais ce qui coûte aujourd'hui, ce sont les accidents corporels, puisque ces derniers sont indexés sur les revenus des personnes. Amara Latrous tient à préciser que «ce qui est important à savoir, c'est que sur les 4300 morts survenus sur les routes, les compagnies d'assurance déboursent annuellement entre 30 et 40 milliards de dinars d'indemnités». S'agissant du nouveau produit d'assurance de personnes destiné à la communauté algérienne à l'étranger, appelé «assistance au rapatriement des corps», l'invité de la radio annonce que la SAA compte le lancer à partir de la fin juin courant. Ce produit offre à ses souscripteurs la possibilité de transférer un corps du pays où la personne est décédée pour l'inhumer en Algérie. Pour en bénéficier, le souscripteur doit payer une somme de 25 euros. A travers ce nouveau produit, la SAA veut relier l'opération commerciale et l'action de soutien et de solidarité avec la communauté algérienne établie à l'étranger. «Ce produit va régler énormément de problèmes suite à des sollicitations de nos émigrés en France notamment», indique Amara Latrous. A une question sur la diversification des produits d'assurance, le président de l'association des assurances et réassurance estime que «toutes les entreprises qui sont sur le marché des assurances font de leur mieux pour mieux exploiter ce marché comme elles le peuvent». A signaler, toutefois, qu'«il y a beaucoup de réticences de la part des nationaux et des citoyens», précise-t-il. En termes de chiffre d'affaire, le marché des assurances a réalisé en 2008, 66 milliards de dinars, soit l'équivalent d'un milliard de dollars. «Le marché progresse annuellement avec des taux de croissance à deux chiffres. En 2008, des compagnies algériennes ont progressé de 16%, alors que partout ailleurs, le problème se pose notamment en ces temps de crise. En Europe, par exemple, les compagnies progressent avec un taux de croissance à un chiffre», a fait savoir le P-DG de la SAA. Il annonce, par ailleurs, l'ouverture de l'école de formation en assurance à partir du mois de novembre prochain.