Pour l'ancien Président-Directeur général de Sonatrach, Nazim Zouiouèche, l'Algérie n'a pas su créer d'autres ressources que les hydrocarbures. Pour ce spécialiste, notre pays doit s'atteler à développer une économie diversifiée créatrice de richesses et d'emplois. Le Temps d'Algérie : L'Algérie s'apprête à célébrer cette année, le 45e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures. Que représente pour vous cette date ? Nazim Zouiouèche : Le 24 février est le symbole de la récupération par l'Algérie de toutes ses ressources, mais c'est aussi la seconde naissance de Sonatrach ainsi qu'une forme de parachèvement de l'indépendance nationale. Il ne faut pas omettre que cette date représente aussi l'anniversaire de la création de l'UGTA en pleine guerre d'indépendance. Si en 1971, l'Algérie a pu récupérer ses richesses en hydrocarbures, près d'un demi-siècle après, son économie est restée dépendante de cette énergie. Peut-on dire que notre pays n'a pas encore acquis son indépendance énergétique ? Le problème n'est pas l'indépendance énergétique que nous avons su gagner ce 24 février puisque nous produisons toute l'énergie que nous utilisons. Le problème est que nous n'avons pas su ou pas pu créer d'autres ressources que les hydrocarbures. Notre économie est totalement tributaire de cette manne qui n'est pas infinie. Nous n'avons pas su jusqu'à présent développer une économie diversifiée créant des «plus values» et permettant de minimiser les importations. Hautement symbolique pour certains, l'Algérie célèbre cette date dans une conjoncture très difficile avec la baisse des recettes des hydrocarbures. Que faut-il faire pour s'adapter aux bouleversements des marchés internationaux du pétrole et du gaz ? Cette baisse des recettes hydrocarbures pourrait être une chance pour inverser la tendance ; nous devrions nous atteler à développer une économie diversifiée créatrice de richesses et d'emplois, tout en maximisant nos revenus hydrocarbures, en réduisant nos coûts d'exploitation et de développement et en nous adaptant aux conjonctures pour défendre nos parts de marché à l'export en particulier pour le gaz. Le développement des énergies renouvelables doit être une de nos priorités pour perpétuer notre indépendance énergétique en réservant autant que possible les énergies fossiles aux exportations.