Les modalités d'organisation du prochain concours de recrutement des enseignants ont été remises en cause par le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) qui exige un examen professionnel interne pour les contractuels. «Le prochain concours de recrutement des enseignants ne garantit nullement le meilleur recrutement si on le laisse ouvert sans faire appel aux années d'expérience», a indiqué le porte-parole du CLA, Bachir Hakem, dans une contribution dans laquelle il critique cette modalité qui porterait atteinte aux résultats du recrutement. L'annonce faite, en décembre dernier, par Nouria Benghebrit concernant ce concours reposant sur les épreuves écrites, a fait sortir dans la rue le corps des contractuels. Pour Hakem, «ces examens ne reposent pas sur la compétence ou l'expérience mais beaucoup plus sur la «maarifa» et la «tchipa». Ce qui aura des conséquences négatives, avertit-il, sur la stabilité du secteur. D'après lui, la stabilité du secteur est de plus en plus affectée, car plus de 30% des postes sont occupés par des contractuels. Cela, avant de relever la carence «flagrante» en matière d'encadrement pédagogique. Hakem, dans cette optique, dira que le nombre de postes budgétaires pour la session 2016 est nettement inférieur au nombre de postes à pourvoir qui est de plus de 40 000. Le CLA qui réclamait l'intégration directe et automatique des contractuels préconise une alternative pour la résorption de l'emploi précaire basé sur la contractualisation. Il était plus logique, soutient son porte-parole, de remplacer ce concours «réservé» par un examen professionnel intérieur. «Cet examen nous semble plus approprié au regard des acquis professionnels de ces enseignants ayant exercé pendant plusieurs années en tant que contractuels. S'attardant sur la situation de cette catégorie d'enseignants, le rédacteur de la contribution dira que le contractuel est non seulement mal rémunéré mais surtout exploité par l'administration et les parents d'élèves. Une situation qui pousse certains d'entre eux, notamment les nouvelles recrues, d'abandonner leurs postes. Et pour étayer ses propos, il indique que près de 70% des contractuels quittent leurs postes. Pis encore, ajoute-t-il, certains ont abandonné leurs postes sans jamais être rémunérés. Pour garantir la stabilité du secteur et combler le manque en matière d'encadrement, suite au départ à la retraite de plus de 20 000 enseignants, des solutions ont été suggérées par le porte-parole du CLA, parmi lesquelles l'intégration de tous les contractuels dans les postes qu'ils occupent s'ils ont un avis favorable du proviseur et de l'inspecteur. Idem pour ceux ayant une longue expérience mais sans emploi. Outre l'examen professionnel intérieur, le syndicaliste plaide pour l'organisation d'un concours extérieur pour les nouveaux diplômés.