Intervenant à l'ouverture des travaux de la 2e université d'été du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès a estimé que Bouteflika jouit d'"une grande légitimité". "Il est le seul qui a une grande légitimité et crédibilité", car, explique-t-il, "le peuple a voté pour lui". La sortie de M. Benyounès, hier, devant les militants de sa formation réunis à Alger, se voulait une réplique à l'opposition. Ainsi, voit-il en la force politique de l'opposition, réunie dans la CNLTD, un groupe "hétérogène". Il a expliqué que certains partis de la CNLTD "considéraient la démocratie comme impie", dans une allusion aux anciens du FIS. Selon lui, les rangs de la CNLTD sont minés par plusieurs autres contradictions. Il a cité, à titre d'exemple, "des membres de la CNLTD qui ont fait appel à l'armée", tandis que "d'autres sont contre cette idée". "L'ANP n'intervient pas dans le champ politique", estime-t-il. Concernant l'article 88, M. Benyounès estime qu'il a relevé une contradiction dans la revendication de la CNLTD. "Ils demandent l'application de l'article 88 qui sera suivie d'une période de transition", a-t-il relevé, en ajoutant que "l'application de cet article est suivie, logiquement, d'une élection présidentielle anticipée", donc, a-t-il précisé, "on ne peut aller vers une période de transition". Amara Benyounès fait ici une confusion, sans doute volontaire, à une revendication exprimée par des partis de l'opposition, mais jamais par la Coordination qu'il met en cause. Cette proposition "serait valable, justifie-t-il, quand un pays vit une crise". "Alors que chez nous, rassure le SG du MPA, le pays ne connaît pas de crise politique." Une thèse qui reste loin de faire consensus. "On se demande comment des partis, qui déclarent que la Constitution a été violée en 2008, demandent aujourd'hui l'application d'un article de cette même Constitution ?" s'est interrogé, par ailleurs, le chef du MPA, avant d'ajouter que "le petit dénominateur commun de ces partis est le départ de Bouteflika". M. Benyounès a souligné, en outre, que ces figures de l'opposition sont acquises à l'idée "de tout sauf Bouteflika". L'intervention du SG du MPA ne s'est pas résumée au volet politique. Dans le chapitre consacré à l'économie, M. Benyounès a défendu le choix de l'adhésion à l'OMC. "Le retour aux années 70 et 80 avec une gestion bureaucratique de l'économie est impossible", a-t-il avancé, soulignant que "le MPA plaide pour que l'entreprise soit au cœur de la décision économique". Cette option, a-t-il défendu, "est le principe même de l'économie de marché", laquelle économie "se base sur la liberté d'entreprise". "On se réjouit que l'adhésion à l'OMC ait provoqué un débat politique et économique dans le pays", a encore dit M. Benyounès, en rassurant que l'adhésion à cette organisation "ne se fera pas au détriment des intérêts économiques du pays". M. Benyounès a évoqué, à la fin, les questions liées à la géopolitique en réaffirmant "la justesse des lectures faites par le MPA sur le Printemps arabe". À signaler que des représentants du FFS, de l'ANR, du Front El-Moustaqbal, de TAJ, entre autres, ont pris part à l'ouverture des travaux. Des représentants palestiniens et sahraouis étaient aussi de la partie. M. M.