Un pancréas artificiel qui régule le glucose à la place du pancréas défaillant : c'est ce qui pourrait bien changer la vie des diabétiques de type 1 d'ici quelques mois. Un nouveau dispositif électronique capable de réguler le glucose à la place du pancréas lorsque celui-ci est défaillant vient d'être présenté par une start-up française, Diabeloop, issue d'une collaboration entre le Ceritd (Centre d'études et de recherches pour l'intensification du traitement du diabète) et le laboratoire de recherches en électronique Leti. En cours d'études cliniques dans 10 CHU en France, ce pancréas artificiel pourrait éviter 1000 décès et 10 000 hospitalisations par an chez les personnes atteintes de diabète de type 1. Un algorithme personnalisé A l'inverse de la pompe à insuline qui oblige le patient à déterminer lui-même la dose d'insuline à injecter, le pancréas artificiel délivre cette insuline automatiquement en fonction du taux de glycémie mesuré par son capteur. «Le système comprend un appareil de mesure continue du glucose collé sur le ventre, connecté via bluetooth à un smartphone dédié qui permet l'interface avec le patient et comporte un algorithme complexe, personnalisé, qui détermine les doses d'insuline en fonction de l'historique et de la physiologie de chacun» expliquent les concepteurs. «L'algorithme prévoit ce qui va se passer de façon bien plus fiable que ne le ferait le patient seul. Mais pour un traitement encore plus précis, le patient peut améliorer cette prévision en «prévenant» la machine, si possible deux heures à l'avance, lorsqu'il va manger ou pratiquer un exercice physique particulier», détaille le président de Diabeloop et du Ceritd. 100 patients le testeront Après l'essai mené en 2016 dans les centres hospitaliers régionaux, 100 patients pourront porter ce pancréas artificiel à domicile en 2017 en vue de l'obtention du marquage CE sur le produit. Si tout se déroule sans encombre, le dispositif électronique pourrait être commercialisé fin 2017. Une étude comparative aux produits existants sera alors menée, dans l'espoir d'obtenir le remboursement de l'appareil à compter de 2019. «Les premiers patients qui pourront en bénéficier sont les diabétiques de type 1 adultes qui ne parviennent pas à équilibrer leur taux de glycémie malgré un schéma basal/ bolus bien suivi», précise-t-on.