La détermination des quotas des concessionnaires automobiles qui reposait sur le critère des parts de marché a été finalement revue par le ministre du Commerce. Lors d'une rencontre hier à Alger avec des exportateurs, Bakhti Belaïb a mis en garde les concessionnaires au sujet de l'attribution des silences d'importation. Il les avertira, à cet égard, que la répartition des quotas dans le cadre de l'octroi des licences pour les véhicules ne prendra pas en considération les importations spéculatives ou destinées au transfert illicite de devises, pratiquées par certains concessionnaires. L'échange traditionnel du concessionnaire, l'un des principaux critères pour la définition du quota à l'importation en plus de la situation fiscale du concessionnaire, sera considéré «indu» dans le cas où l'importation est effectuée dans un but spéculatif ou de transfert illicite de devises, a détaillé le ministre. Menaçant, il a ajouté que, certes, l'échange traditionnel est un critère universel, mais «si les échanges traditionnels importants d'un concessionnaire étaient effectués dans un but spéculatif ou de transfert illicite de devises je les considère comme des échanges indus». Après un blocage qui a duré plusieurs mois, l'importation des véhicules sera débloquée à la faveur de l'octroi des licences dans les prochains jours. Ces licences d'importation, fixant les quotas quantitatifs pour chaque concessionnaire, seront attribuées au plus tard au début de la semaine prochaine, a indiqué hier une source au ministère du Commerce. Sachant que le délai d'octroi réglementaire fixé à deux mois à partir de la date de clôture de l'opération du dépôt des dossiers, arrêté au 3 février dernier, a expiré dimanche dernier, le ministère du Commerce a décidé de le prolonger de quatre jours. A l'origine de ce glissement, explique le ministère du Commerce, est le fait que le Comité chargé des délivrances des licences d'importation avait entamé ses travaux par la répartition des quotas des contingents tarifaires agricoles originaires de l'UE, du ciment et du rond à béton. Les concessionnaires automobiles ont déposé plus de 80 demandes durant l'opération de dépôt des dossiers pour bénéficier des contingents quantitatifs à l'importation des véhicules fixée à 152 000 unités pour l'année 2016. A l'origine de la décision du gouvernement de baisser les importations des véhicules est, notamment, l'inadéquation entre les importations des dernières années et les besoins réels du marché national, nettement dépassés. Tout en accusant certains concessionnaires, sans les nommer, de transférer illégalement des devises, il a relevé qu'«il y a eu des achats importants par rapport aux besoins, dans le seul objectif de transfert de devises». Le marché algérien a été inondé de voitures à tel point qu'une bonne partie de ces véhicules importées n'est pas immatriculée au cours de l'année de leur importation. Au cours du premier semestre 2015, l'Office national des statistiques (ONS) a relevé, dans une étude, que sur 190 694 véhicules neufs importés, seules 99 524 unités ont été immatriculées durant ce même semestre, soit 52,2%.