L'état de santé des contractuels grévistes se dégrade d'un jour à l'autre. Hier, au troisième jour de leur grève de la faim, plusieurs enseignants contractuels ont été évacués vers les structures de santé de la région. Les mesures prises par la tutelle notamment le versement des salaires de ces enseignants, n'ont pas réussi à les faire reculer d'un pas ni mettre un terme à leur mouvement. Selon un enseignant de Jijel, « il s'agit de contourner la réalité de notre souffrance quotidienne, car, notre première revendication est liée à la titularisation et la seconde est le paiement de nos salaires non payés depuis plusieurs mois ». Sous une pluie battante, les enseignants continuent sereinement leur mouvement de grève toute en remerciant la mobilisation des citoyens et des passants qui se sont solidarisés avec eux. Un autre enseignant de Béjaïa, fatigué et ne pouvant parler aisément, précise qu'ils ne reviendront pas en arrière car un grand pas a été fait déjà et qu'il faut continuer jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Hier matin, la ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, a présidé une réunion pour discuter des contractuels grévistes stoppés par les forces de l'ordre aux portes d'Alger. Aucune information n'a filtré concernant cette réunion. Le président de la formation politique Jil Jadid, Sofiane Djilali, s'est rendu sur les lieux où campent les grévistes de la faim et a exprimé sa solidarité aux « combattants de la dignité ». Profitant de son passage, Sofiane Djilali a dénoncé «le pouvoir en place en l'accusant de fuite en avant et de tourner le dos aux revendications légitimes des contractuels». Il a dénoncé, également, l'implication de certains responsables de l'Etat dans le scandale Panama Papers divulgué par le consortium des journalistes internationaux. Des enseignants ont dénoncé, par ailleurs, l'absence de la classe politique qui reste hors champ et n'arrive plus à se situer alors qu'elle est appelée à prendre des positions dans de telles circonstances.