Abdessalem Bouchouareb a réagi jeudi à propos de l'affaire dite «Panama Papers» en apportant un démenti formel aux accusations le ciblant. Interrogé par deux députés à l'Assemblée populaire nationale (APN), le ministre s'est défendu en disant : «Je démens formellement ces accusations.» Le ministre a répondu aux questions de deux députés, Naamane Laouar de l'Alliance Algérie verte (AAV) et Smaïn Kouardia du Parti des travailleurs (PT) lors de la réunion de la commission des affaires économiques. Bouchouareb a annoncé qu'il «remettra un rapport prochainement au président de la République sur ce sujet. Il a porté des accusations sur les «lobbys qui se trouvent à l'extérieur et à l'intérieur du pays qui ne sont pas contents de la politique du gouvernement, notamment celle du ministre de l'Industrie et des Mines qui a beaucoup compromis leurs intérêts surtout dans le secteur des importations». En raison du recul de ses recettes pétrolières, le gouvernement a pris plusieurs mesures pour réguler les importations, qui ont reculé en l'espace d'une année de plus de 3 milliards de dollars dans les domaines de l'automobile et des médicaments principalement. Ce que n'ont pas digéré les fournisseurs de l'Algérie, selon Bouchouareb. Sans faire allusion à un pays ou secteur précis, l'affaire a été qualifiée par le ministre de «manœuvres de l'étranger». Ceci dit, la réaction de Bouchouareb intervient après celle de Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères, qui a convoqué mercredi dernier l'ambassadeur de France Bernard Emié pour lui exprimer sa «protestation énergique» contre ce qu'il a qualifié de «campagne de presse hostile à l'Algérie et à ses institutions menée en France par différents médias et à travers d'autres activités publiques». Il est clair que le gouvernement voulait, à travers ces réactions, mettre un terme à cette campagne médiatique ciblant l'Algérie. Rappelons que la Compagnie d'études et de conseil (CEC) a eu à réagir sur cette affaire de Panama Papers en expliquant que la société appartenant à Bouchouareb, la Royal Arrival Corp, a été créée «à l'initiative» de cette compagnie «pour gérer son patrimoine privé, mais n'a jamais été active» et «ne possède aucun compte bancaire». La CEC mandatée pour agir pour le compte de Bouchouareb a confirmé qu'elle est «à l'initiative de la création de la société Royal Arrival Corp dont la constitution s'est faite en toute transparence». La société «avait pour objet de reprendre et gérer des biens patrimoniaux existants avant l'entrée en fonction de Monsieur Bouchouareb», selon le message signé par le fondé de pouvoir de la Royal Arrival Corp, M. Guy Feite. Du nouveau pour l'investissement Par ailleurs, le ministre Bouchouareb a présenté le nouveau projet de loi sur la promotion des investissements, qui sera soumis aux débats prochainement à l'APN. Pour le ministre, le projet de loi constituerait un «saut qualitatif» en matière d'investissements en Algérie. A l'issue de la présentation du projet de loi devant la commission des affaires économiques à l'APN, le ministre a précisé que le nouveau texte prévoyait trois axes portant sur de nouveaux mécanismes d'accompagnement des investisseurs tout au long de la concrétisation de leurs projets. En dépit de l'amélioration des investissements étrangers en Algérie à travers la levée des obstacles existant dans la loi en vigueur par la révision de plusieurs articles et la transposition de certains articles dans la loi de Finances, de nouvelles mesures incitatives seront accordées aux investisseurs, en vertu de la loi. Le texte prévoit une révision du système juridique régissant l'investissement à travers l'adaptation du cadre de régulation des investissements étrangers par la réinsertion de certains dispositifs contenus dans l'ordonnance relative au développement des investissements, a-t-il détaillé.