Les enseignants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou observent, depuis hier, un mouvement de protestation de trois jours, à l'appel du syndicat Cnes. Cette grève, qui se poursuivra jusqu'à demain, a été initiée par la section Cnes à l'issue d'une assemblée générale tenue avant-hier à l'amphithéâtre Belhouas au campus Hasnaoua, autour de «la situation explosive qui prévaut à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou», lit-on dans un communiqué de la section syndicale. A travers cette grève entamée par un rassemblement de deux heures devant le rectorat, les enseignants réclament le départ de l'actuelle équipe dirigeante de l'université, «seule responsable de l'état de déliquescence, d'instabilité, de dépérissement, et de non-droit qui prévaut dans l'institution», selon le même communiqué. Les grévistes qui n'ont pas raté l'occasion pour dénoncer ce qu'ils qualifient de «tentative délibérée de porter atteinte à la symbolique du 20 Avril par un déploiement inédit visant à lui donner un caractère folklorique» et aussi «condamner les propos du wali rapportés dans la presse et qui relèvent de la provocation», selon eux, exigent également le règlement de la crise qui prévaut au sein de la faculté des sciences économiques. «Cela fait six semaines que cette faculté est complètement à l'arrêt en raison de la démission de l'administration. Les étudiants en sciences économiques sont livrés à eux-mêmes; nous exigeons la nomination d'un nouveau doyen pour cette faculté qui vit une crise sans précédent», nous a confié hier Samy Hassany Ould Ouali, coordinateur de la section Cnes de l'université Mouloud-Mammeri qui a tenu également a rebondir sur la fameuse commission d'enquête dépêchée par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, au lendemain de sa visite de travail dans la wilaya. «Cela fait plus d'un mois qu'une commission d'enquête du ministère est venue pour voir sur le terrain la situation qui prévaut au sein de notre université, mais à ce jour, nous n'avons reçu aucun résultat», se désole notre interlocuteur qui nous a informé que la section Cnes va envoyer une délégation au ministère afin de connaître le sort réservé à cette commission d'enquête. Une commission qui s'est présentée pour rappel le 5 mars dernier et qui consiste en «l'écoute de chacune des parties concernées par le conflit qui prévaut à l'UMMTO et le recueil de témoignages et d'éléments de preuves à même de permettre aux cadres du ministère de statuer en toute objectivité et impartialité, et dans un esprit de justice sur les causes, identifier les responsables de cette situation conflictuelle et d'envisager des mesures et des solutions idoines, voire des sanctions pour réinstaller la sérénité dans cet établissement», écrit le Cnes au lendemain de son entrevue avec ladite commission.