Des élections législatives organisées par le gouvernement syrien ont été lancées hier dans nombre de zones gérées par l'Etat. Ce scrutin, jugé «illégitime» par l'opposition syrienne, coïncide avec la reprise des négociations de paix à Genève. Les bureaux de vote ont ouvert la matinée et pour une durée de 12 heures sauf si la commission électorale décide «en raison de l'affluence» de prolonger l'ouverture. Il s'agit du second scrutin organisé dans le pays depuis le début du conflit en 2011. Le même jour, à l'autre bout de l'Europe, des négociations de paix sur la Syrie ont également repris à Genève, note la chaîne de télévision France 24. La trêve instaurée en Syrie depuis le 27 février est nombre de fois enfreinte, le gouvernement, les extrémistes et les rebelles se préparant pour une bataille décisive dans la province septentrionale d'Alep. Washington, Paris mais aussi Téhéran se sont dit inquiets d'un récent regain de combats. «Alep détient la clé de la paix ou de la guerre en Syrie», a affirmé Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH. Cette trêve a permis l'acheminement d'aides humanitaires aux populations encerclées. Les organisations extrémistes, Daech et Djabhat Al Nosra, tentent de mettre cette trêve en échec. En organisant ces élections législatives, le gouvernement syrien défie Daech et Djabhat Al Nosra, organisations extrémistes non concernées par la trêve. Environ 11 500 personnes envisageaient initialement de prendre part aux élections législatives. Au jour du scrutin, il reste 3500 candidats en compétition, rapporte la Commission syrienne de la campagne électorale, écrit l'agence de presse russe Sputnik. «Un grand nombre de candidats ont soumis des documents. Initialement, il y avait 11 500 personnes. Au jour de l'élection, il reste 3 500 candidats qui seront en compétition pour les 250 sièges de l'Assemblée du peuple (Parlement monocaméral, ndlr)», a indiqué le président de la commission, Hisham Shaar. D'après lui, la plupart des candidats, qui ont renoncé à participer au scrutin, ont pris cette décision pour des raisons personnelles. Tout d'abord, ce sont des gens qui ne sont pas populaires parmi la population, et ils comprennent qu'ils n'ont aucune chance de gagner. Le responsable a ajouté que les législatives ne se tiendraient pas dans les provinces d'Idlib et de Raqqa, occupées par les organisations extrémistes Daech et Front Al Nosra.