Chiffres n 7 enfants sur 10 travaillent dans le secteur agricole, alors que 22% sont dans les services et 9% dans l'industrie. Leur nombre ne cesse de s'accroître. Sur 218 millions d'enfants victimes de ce phénomène, les filles représentent presque la moitié. Plus de 53 millions d'entre elles sont exposées à des travaux dangereux. 75 millions d'enfants dont 55% de filles, en âge de fréquenter l'école primaire, ne sont pas scolarisés. «Une situation alarmante», a qualifié, jeudi, à Ben Aknoun, Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Intervenant lors de la célébration de la Journée mondiale contre le travail des enfants, il a souligné la nécessité d'agir pour tenter d'y remédier. D'autant que cette année, la célébration a pour slogan «Donnons la chance aux filles ; éliminons le travail des enfants». Selon le ministre, les gouvernements doivent prendre conscience de l'ampleur que prend ce phénomène. Une mise en œuvre des actions effectives pour tenter d'atténuer l'acuité de ce problème est plus qu'urgente. Effectivement, l'urgence devient perceptible dans la mesure où dans beaucoup de pays, des milliers de filles qui n'ont pas atteint l'âge d'admission à l'emploi (15 ans), sont exploitées dans les pires formes de travail des enfants. Selon l'Organisation mondiale du travail (OIT), le principal secteur où elles sont employées, est le travail domestique, au domicile d'un tiers. Souvent, ce travail est caché aux yeux du public, ce qui entraîne des dangers et des risques particuliers. Leur exploitation extrême inclut l'esclavage, la servitude ou encore la prostitution et la pornographie. Dans son allocution, M. Louh a confirmé que l'écart entre les pays du Nord et ceux du Sud dans le domaine socio-économique, favorise cette situation. «Si la crise économique mondiale perdure et que les gouvernements ne font rien pour la freiner, cette situation prendra des dimensions plus alarmantes», a-t-il expliqué. Par ailleurs, le ministre a reconnu que l'Algérie n'est pas à l'abri de ce phénomène, seulement comparée à d'autres pays dont l'indice de développement est le même que le nôtre, la situation chez nous n'est pas particulièrement inquiétante. Car, selon les trois enquêtes réalisées par les services de l'inspection du travail, le nombre d'enfants qui travaillent dans notre pays est en nette diminution. L'enquête effectuée en 2002 a relevé un taux de 0,56% d'effectif global. En 2006, leur nombre ne représentait que 0,54%, alors qu'en 2008 ce taux a chuté jusqu'à 0,17%. Ce progrès a été enregistré, selon le ministre, grâce à l'arsenal juridique dont dispose l'Algérie. Le ministre a tenu à rappeler la convention n° 138 relative à l'âge minimum d'admission à l'emploi, ratifiée par l'Algérie le 13 septembre 1983. Idem pour la convention n°182 interdisant les pires formes de travail et l'action immédiate en vue de leur élimination. Celle-ci, adoptée par la conférence générale de l'OIT le 17 juin 1999, a été ratifiée par l'Algérie le 8 juillet 2000.