Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, a formellement démenti hier le rapport du bureau d'études allemand qui a mis en doute la conformité du projet de la grande mosquée d'Alger aux normes architecturales et sécuritaires. Animant, hier, un point de presse en marge de sa visite de travail et d'inspection sur le chantier de la grande mosquée d'Alger, le ministre a affirmé que le rapport en question n'a aucune «crédibilité», car, «il n'est pas d'ordre technique». «J'ai plus de 40 ans d'expérience dans la rédaction des rapports techniques et je peux vous garantir que ce rapport n'a pas été rédigé par des experts allemands», a-t-souligné. Très sûr de lui, Tebboune est même allé jusqu'à mettre en doute l'origine des auteurs de ce rapport. «Ce ne sont pas les experts allemands qui sont derrière cette polémique, mais des sous-traitants de mauvaise foi qui veulent seulement semer la zizanie», a-t-il dit. Le ministre a défendu le projet qui honore, selon lui, l'Algérie et le monde islamique et a accusé «des détracteurs algériens» d'être derrière cette «rumeur». «Il y a des Algériens qui ne veulent pas voir ce projet réussir. C'est des fous, des psychopathes qui veulent casser tout ce qui est beau dans ce pays», a-t-il encore lancé. Pour mettre fin à la polémique, Tebboune fait l'éloge de l'entreprise chinoise «CSCEC» en charge des travaux. «C'est une entreprise leader dans son domaine. Elle a mis en œuvre plusieurs projet aux Etats-Unis et au Canada», a-t-il dit. Le même responsable a assuré également que la grande mosquée d'Alger est construite sur des amortisseurs capables de réduire de 5 fois l'intensité d'un séisme. Pour ce qui est du taux d'avancement, il a souligné que la cadence des travaux a augmenté depuis quelques mois pour rattraper le retard accusé dans la réalisation de cet ouvrage. «Nous avons rattrapé entre 9 mois à 11 mois de retard», a-t-il précisé. Classée troisième plus grand temple cultuel dans le monde musulman, la grande mosquée qui sera en mesure d'accueillir 32 000 fidèles en même temps, est «soumise à un contrôle stricte» et à laquelle des moyens, «jamais utilisés pour un autre projet en Algérie», sont consacrés. Les délais seront respectés Interrogé sur les délais de livraison, Tebboune réaffirme que «le projet sera achevé à la fin de l'année ou au plus tard le premier trimestre 2017». «Je le dis et je l'assume. Ce projet sera terminé à fin 2016, qu'ils (détracteurs) le veuillent ou non», a-t-il tenu à souligner. La salle de prière «est pratiquement terminée. Elle sera couverte dans les prochain jours», a-t-il encore précisé. Au niveau du minaret, haut de 270 mètres, 120 mètres ont déjà été réalisés, a relevé Tebboune. Pour ce qui est de la décoration et du revêtement du sol, le ministre a indiqué qu'un appel d'offres international a été lancé récemment. La priorité sera donnée, selon lui, aux entreprises locales. Et de préciser que tous les produits et matériaux qui seront utilisés sont de fabrication locale, relevant que «le taux d'intégration sera élevé». S'étendant sur plus de 20 hectares, la grande mosquée d'Alger compte douze bâtiments indépendants dont une salle de prière, une esplanade et un minaret d'une hauteur de 270 m, une bibliothèque (2000 places), un centre culturel, une maison du Coran (300 places), un musée d'art et d'histoire islamiques, un parking de 6000 véhicules, des bâtiments administratifs, ainsi que des espaces réservés à la restauration. Le projet a démarré après la signature officielle, le 28 février 2012, du marché entre l'Agence nationale de réalisation et de gestion de Djamaa El-Djazaïr (Anargema) et l'entreprise CSCEC. Un délai de trois ans et demi a été fixé, contre un financement de plus de 100 milliards de DA.