Huit ans après, ce programme a fait l'objet d'une révision, en vue de l'enrichir et combler ses lacunes. L'application par les auto-écoles du nouveau programme, accompagné de la suppression de l'option de candidature libre pour l'obtention du permis de conduire catégorie «B», permettra de réduire de 60% les accidents de la route. Outre les autres facteurs, dont la conduite dans des états douteux, la formation du futur conducteur a sa part de responsabilité dans l'hécatombe. Une réalité qu'a, d'ailleurs, reconnu le président de la Fédération nationale des auto-écoles, Ahmed Zineddine Aoudia (Unae). «Nous avons notre part de responsabilité», a affirmé le président de l'Unae dans une déclaration au Temps d'Algérie. Un fait qu'il explique par le programme national de formation obsolète dispensé par les auto-écoles. «Le ministère des Transports a élaboré, en 2008, un programme pour les auto-écoles, mais qui, malheureusement, n'est pas riche», soutient aussi Aoudia, gérant d'une auto-école à Boumerdès. C'est la raison pour laquelle, ajoute-t-il, il a été boudé par les gérants de ces écoles. Huit ans après, ce programme a fait l'objet d'une révision, en vue de l'enrichir et combler ses lacunes. «Nous avons procédé, en février 2015, en collaboration avec le centre national du permis de conduire à sa révision et ce, pour les trois catégories (B, C et D)», a souligné notre interlocuteur. La mécanique et la pédagogie sont les nouveautés apportées au nouveau programme. S'attardant sur ce point, le patron de l'Unae cite la révision à la hausse du volume horaire de la formation, en allant de 27 à 55 heures (25 cours théoriques et 30 pratiques), et le prolongement de la formation, dont la durée sera de 90 jours au lieu de 40 jours auparavant. Outre la limitation du quota des candidats qui se présentent à l'examen (10 candidats par examen) ainsi que la réduction du nombre des examens, «Nous avons exigé un examen par 15 jours, au lieu de 4 par mois», préconise-t-il en mettant l'accent sur une formation rigoureuse des moniteurs. Selon le président des professionnels des écoles de conduite, les moniteurs sont des enseignants pédagogiques, d'où l'importance de renforcer leurs compétences par une formation rigoureuse et de qualité. La mise en oeuvre de ce programme, déjà approuvé par le département de Boudjema Talai et dont des copies ont été envoyées aux auto-écoles, permettra de renforcer la sécurité routière en freinant les accidents de la route. «Ces accidents seront réduits de 40%», a estimé notre interlocuteur, tout en précisant que «ça doit être appliqué ces jours-ci». Ahmed Zineddine Aoudia plaidera aussi pour la suppression de l'option de candidature libre pour le permis de conduire catégorie «B». «Ils déposent un dossier à la direction des transports et ils viennent examiner sans passer par l'auto-école», reproche-t-il. «Ils ne payent qu'une assurance de 500 DA», ajoute-t-il, avant d'affirmer que ce problème est à l'origine de 20% des accidents de la route.