« Nous allons attaquer l'UGTA en justice car cette dernière, par le biais de son syndicat national des travailleurs du transport, empiète sur nos prérogatives en prétendant représenter les patrons d'auto-écoles qui sont des employeurs et non des travailleurs », a déclaré jeudi à Constantine, M. Aoudia Ahmed Zineddine, président de l'Union nationale des auto-écoles, récemment élu au dernier congrès national, qui s'est déroulé le 25 octobre 2008. Venu pour présider une assemblée générale de la corporation, en vue de l'élection du bureau de wilaya de son syndicat -affilié à l'Union générale des commerçants et artisans d'Algérie (UGCAA) -, le nouveau patron de l'UNAE a par ailleurs confirmé le rejet total par la corporation du programme de formation des candidats au permis de conduire élaboré par le ministère des Transports, « parce que ce manuel qui date de 1980, importé de France, puisé de l'Internet, s'applique plutôt aux moniteurs d'auto-écoles, a-t-il affirmé. Il est totalement inapplicable chez nous et le moins qu'on puisse lui reprocher est qu'il est en porte-à-faux avec les lois du pays. A titre d'exemple, il recommande l'entraînement des candidats au permis à une pointe de vitesse de 110 km/h alors qu'en Algérie la vitesse au cours des séances d'apprentissage est limitée à 60 et pour les nouveaux permis à 80 ! ». A ce sujet, le président de l'UNAE a déclaré avoir chargé les bureaux de huit wilayate d'élaborer un nouveau projet de programme de formation qui sera soumis au ministère de tutelle à la fin du mois de mars prochain. Au passage, il ne manqua pas de dénoncer « la connivence existant entre le ministère et le syndicat UGTA pour écarter son organisation » et réclamer que « celle-ci soit associée à l'élaboration des lois touchant la corporation. » et a réclamé « l'institution de centres d'examens, système seul capable, selon lui, d'éradiquer la fraude et la corruption aux examens ». En outre, M. Aoudia s'est insurgé contre une note datée du 25 janvier dernier et adressée par le ministère aux gérants d'auto-écoles leur demandant la délivrance d'une facture détaillée des prix décomptés après la réussite du candidat à l'examen du permis de conduire. Selon lui, « le ministère des Transports est habilité à contrôler la formation des candidats au permis et non les caisses des auto-écoles, prérogative qui relève des services du fisc !». Après l'élection d'un bureau de wilaya composé de neuf personnes avec à leur tête M. Bairi El-Hacène, l'assemblée générale des patrons d'auto-écoles de la wilaya de Constantine qui compte aujourd'hui 104 établissements, a ouvert un débat où tous les problèmes auxquels fait face la corporation ont été exposés. Ainsi, le cahier de charges, les relations avec l'administration, avec les examinateurs, les problèmes des examens, des circuits, etc. ont été mis sur le tapis et débattus. M. Aoudia est revenu à la fin pour déclarer que maintenant que son organisation a reçu l'agrément des pouvoirs publics, elle va se battre pour assainir la corporation. « Notre corporation est pointée du doigt, dira-t-il, à cause de certains phénomènes de passe-droit et de corruption, mais la majorité des gérants des auto-écoles sont propres et nous aurons l'occasion de le démontrer ! », a-t-il conclu.