Djaffar Aït Menguellet signe avec Tirga n laâqel, son troisième opus. C'est le résultat d'une grande et étrange dévotion pour la musique et les belles-lettres que nous livre Djaffar Aït Menguellet avec son dernier album, Tirga nlaâqel (le rêve de la raison). Ce troisième opus produit par Izem Production et sorti dans les bacs il y a près d'un mois, nous emmène tantôt vers de lointaines contrées avec des morceaux comme Tessaweld et tantôt nous met devant toutes les réalités que l'actualité algérienne nous donne à constater chaque jour. Même s'il s'agit d'un album en solo, Djaffar Aït Menguellet, n'était pas seul dans la réalisation de ce projet musical. Il a trouvé au contraire de fidèles complices, ses accompagnateurs habituels avec lesquels il nous a concocté quelque huit chansons. Belaïd Branis, Mourad Baloul, Mouloud Naït Ali, Tarik Aït Menguellet, Tinhinane Benkoussa, Youve Sid, ainsi que d'autres musiciens de très haut niveau font partie de cette fine équipe avec laquelle Djaffar Aït Menguellet avait collaboré pour mettre au point, Tirga n laâqel, son dernier album. L'alchimie entre les différents membres du groupe est facilement remarquable de par l'incroyable qualité des mélodies. Tirga nlaâqel est aussi une rencontre entre deux générations...deux univers. En effet, les beaux textes que Djaffar Aït Menguellet nous donne à découvrir dans cet album sont conçus par l'un des plus grands monuments de la chanson kabyle, le grand barde Lounis Aït Menguellet ainsi que par le jeune artiste et parolier Si Moh. Nemnam est une reprise de l'une des chansons de son père, Lounis Aït Menguellet. Nemnam évoque les douleurs suscitées par l'exil et l'émigration. Tous les morceaux sont d'une simplicité déconcertante. Ayant près d'une vingtaine d'années dans le domaine de la musique Djaffar Aït Menguellet n'en démord pas. Seul bémol pour ce musicien ou plutôt le seul défi qu'il doit relever, chaque jour et lors de chaque projet musical, est de se prouver en tant que musicien ayant un grand talent loin des coins ombrageux «qu'impose» la grande notoriété d'un des maîtres incontestés de la chanson kabyle, Lounis Aït Menguellet... son père. Il est à noter que la sortie de cet album avait coïncidé avec la sortie du dernier opus du père Tawriqt tacebhant (La feuille blanche). «Pour moi, cette sortie commune est très logique car mon père a terminé la composition de ses chansons au moment où j'allais commencer l'enregistrement», avait alors déclaré Djaffar dans nos colonnes avant d'ajouter au sujet des deux opus: «C'est un travail de famille.» Ce jeune artiste qui fait partie de l'orchestre de Lounis Aït Menguellet avait entamé très jeune sa carrière musicale. En 1991, il était déjà membre de la chorale de l'association M'barek Aït Menguellet. Il avait accompagné son père à Alger pour un concert que celui-ci allait donner à la salle Atlas de Bab El Oued. Dans cette salle, Lounis ne pouvait se produire que dix-neuf ans après, (en février 2010) à cause des années de terreur qui avaient frappé la capitale. Neuf ans plus tard, soit en 2000, Djaffar fait sortir son première opus, Ann Argu (On va rêver). C'est avec tant d'élégance que ce jeune musicien pétri de talent, Djaffar Aït Menguellet, maîtrise plusieurs instruments musicaux parmi lesquels, le piano, la guitare, le synthétiseur, les percussions ou encore la flûte.