Le film de l'algérien Malek Bensmaïl, Contre-pouvoirs-Checks and Balances, dans sa version anglaise, est annoncé en première américaine dans la sélection officielle du 42e Festival international du film de Seattle aux Etats-Unis, qui se déroulera du 19 mai au 12 juin. Seattle étant connue pour son amour du cinéma (ses habitants voient plus de films par habitant que toute autre ville américaine), elle est l'endroit idéal pour voir, critiquer et fêter les nouveaux films de l'année - par le public comme par les cinéastes. Le film Contre-Pouvoirs rend hommage au travail quotidien des journalistes algériens, qui depuis 25 ans poursuivent à ce jour leur combat pour une information libre et indépendante. Le film rend hommage aux 120 journalistes assassinés durant la décennie noire. Après sa première mondiale à Locarno, algérienne à Béjaïa, française à Lussas, européenne à Amsterdam et Vienne, Tunis, Florence, Bruxelles, Rabat, Tétouan (mention spéciale du jury) et Taiwan, le film est également présenté en juin au Festival du documentaire de Salina, en Sicile, et au festival Résistances en juillet. Les débuts en Super 8 Le film est toujours en attente de son visa d'exploitation pour sa distribution en Algérie. Né en 1966 à Constantine (Algérie), Malek est un réalisateur algérien. Très jeune, il réalise des essais en super 8 et obtient le premier prix national du Film amateur en Algérie. Après des études de cinéma à Paris suivies d'un stage dans les studios à Saint-Pétersbourg, il consacre sa filmographie au documentaire de création, entièrement engagé sur son pays. Il dessine à travers ses films les contours d'une humanité complexe : démocratie, modernité-tradition, langage, identité, société. Une volonté d'enregistrer la mémoire contemporaine et faire du documentaire un enjeu de démocratie et de réflexion. En 1996, il réalise Territoire(s), un essai documentaire sur les violences archaïques en Algérie et dans le monde arabe et les violences post-modernes en Occident. Entre création vidéo et documentaire, le film remporte quelques prestigieux prix internationaux comme le Loupbar, prix de la meilleure découverte documentaire au Festival du nouveau cinéma à Montréal ou le Prix Télévision à Avança/Porto. Territoire(s) est projeté dans le monde entier. La même année, pour Canal+, il réalise un court-métrage entre fiction et documentaire, qui raconte l'autodérision des spectateurs vis-à-vis de la télévision unique : Algérian TV Show. Il réalise aussi une des émissions culte Culture Pub sur l'Algérie. L'année 1998 est consacrée à la musique et Malek Bensmaïl dresse un portrait dans son film Décibled de cinq musiciens algériens, en exil derrière l'arbre raï qui cache la forêt. Résistance, musique et politique avec gnawa et Amazigh Kateb, Djamel Benyelles, Markunda, Aurès, le Diwan de Béchar et Malik. En 1999, il coréalise un film qui fera date sur Mohamed Boudiaf. En 2001, il réalise un court-métrage de fiction Dêmokratia diffusé sur Arte avec le comédien Louis Beyler, un film formel, adaptation très libre du roman Une peine à vivre de Mimouni. En 2004, il rend hommage à son père, l'un des fondateurs de la psychiatrie algérienne en réalisant Aliénations, un film tourné au plus près des malades mentaux et de leurs familles. Il réalise en 2008 La Chine est encore loin, un long-métrage documentaire cinématographique. Une chronique d'une enfance dans un village des Aurès «berceau de la révolution algérienne». Récemment déclaré comme étant un des «50 festivals à ne pas rater» par Variety, le festival de Seattle reste le festival de films le plus médiatisé des Etats-Unis.