Le mouvement de grève déclenché depuis près de vingt jours par les étudiants de l'université Akli-Mohand-Oulhadj de Bouira a pris fin avant-hier. En effet, après une assemblées générale de plusieurs heures qui s'est déroulée dimanche au niveau de l'auditorium, les étudiants et le premier responsable de l'université ont pu trouver un terrain d'entente. L'ensemble des revendications du collectif des étudiants libres a été accordé par l'administration. Un engagement écrit a été même signé par Badari Kamel, recteur de l'université, en fin d'après-midi de dimanche. Hier matin, les étudiants ont repris les cours. En ce qui concerne les revendications du collectif des étudiants libres, la radiation du responsable de la sécurité, auteur de l'agression physique d'un étudiant, le 19 avril dernier, a été confirmée par le recteur. Ce responsable a même annoncé qu'une cellule chargée de la sécurité au sein de l'université a été déjà installée. Cette cellule sera composée de trois personnes dont les noms ont été communiqués par l'administration. Pour le rôle des agents de sécurité dans l'enceinte de l'université, le premier responsable s'est engagé à revoir le fonctionnement de ce service. Des sessions de formation périodiques au profit des agents de sécurité seront assurées pour qu'ils puissent remplir leur mission comme il se doit. Les étudiants sont autorisés désormais à installer des comités autonomes qui vont les représenter auprès de l'administration. Il a été convenu également de tenir des assemblées générales avant chaque mouvement de protestation et un préavis de grève de 48 heures a été accordé à l'administration de s'asseoir autour de la table des négociations. En ce qui concerne les problèmes pédagogiques que rencontrent les étudiants, le recteur s'est engagé à réunir tous les doyens de l'université à partir de ce mardi pour mettre les choses au clair et surtout apporter des solutions. Ainsi, l'administration de l'université a été obligée par le collectif des étudiants libres à démentir les rumeurs disant que les étudiants protestataires appartiennent au Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK). Les membres du collectif, de leur côté, ont tenu à souligner que leur mouvement est purement estudiantin et défend les intérêts de l'étudiant. De son côté, le recteur a tenu à condamner les actes de violence dont on fait l'objet deux étudiants. Il faut souligner que tout a commencé lorsque l'administration a empêché une conférence à l'occasion du 36e anniversaire du Printemps berbère, le 19 avril. Le responsable de la sécurité chargé de cette mission ne s'est pas contenté d'empêcher, mais a agressé un étudiant. Face au silence de l'université, les étudiants descendent dans la rue pour dénoncer l'insécurité. La marche pacifique a été empêchée par la police et plusieurs étudiants ont été arrêtés.