Le climat est de plus en plus tendu à l'université Akli Mohand Oulhadj de Bouira. Après une assemblée générale de plusieurs heures, les étudiants ont décidé d'occuper le siège du rectorat. Le communiqué annonçant le départ du responsable de la sécurité, publié jeudi dernier par l'administration, n'a pas convaincu le collectif des étudiants libres. Ils veulent que le responsable qui a agressé un étudiant quitte l'université. Ils ont demandé sa radiation définitive de l'enceinte universitaire. Lors de l'assemblée générale d'hier, plusieurs questions dont l'insécurité au sein de l'université et la liberté d'expression et d'activité ont été débattues. Plusieurs étudiants de l'Union générale des étudiants libres (Ugel) ont même tenté de perturber l'assemblée générale. Outre la radiation immédiate et définitive du responsable de la sécurité, le collectif des étudiants libres demande à ce que l'administration de l'université redéfinisse les tâches réelles des agents de sécurité au sein de l'université. Dans le chapitre des activités à l'intérieur de l'université, le collectif libre des étudiants exige que les responsables de l'université œuvrent pour «la garantie des libertés individuelles et collectives des étudiants, notamment la liberté d'expression et d'organisation des étudiants». Sur ce point, un membre du collectif a évoqué lors de l'AG le deux poids deux mesures de l'administration qui avait déjà autorisé à d'autres comités estudiantins d'inviter des personnalités politiques et non à d'autres. Ainsi, le collectif a interpellé les responsables de l'université afin qu'ils prennent les mesures concrètes pour mettre fin aux agissements et dépassements dangereux des autres organisations estudiantines. Les membres du collectif ont décidé d'aller jusqu'au bout de leur action. Ils comptent occuper le siège du rectorat jusqu'à ce que toutes leurs revendications soient satisfaites. Ils ont même refusé de discuter avec le recteur. Il faut souligner que depuis les incidents qui ont eu lieu lors de la commémoration du 36e anniversaire du Printemps berbère et la marche puis l'arrestation des étudiants, d'autres organisations estudiantines, notamment l'Ugel, sont montrées du doigt et accusées de complicité avec l'administration de l'université au détriment des droits des étudiants. Le collectif des étudiants libres a mis en garde dans un communiqué l'ensemble de «la communauté universitaire contre les manœuvres saugrenues et honteuses menées par l'administration et ses acolytes d'organisations estudiantines». «Après la violence et l'agression dirigées contre nous pour nous faire taire et étouffer nos revendications, ils ont opté pour une campagne de dénigrement espérant affaiblir la mobilisation des étudiants et semer la division dans nos rangs à l'aide de ce procédé malsain», ajoute le collectif des étudiants libres. Il faut souligner que l'ensemble des départements de l'université sont paralysés depuis mercredi.