L'Algérie produira et commercialisera uniquement de l'essence sans plomb d'ici quatre ans (2013), a annoncé hier Abdelhafid Feghouli, vice-président aval à la Sonatrach. L'invité de la rédaction a estimé que «ce sont des efforts importants pour protéger l'environnement et préserver la santé des citoyens». Pour réaliser cet objectif, une restructuration des raffineries est en cours, permettant d'améliorer les capacités de raffinage, qui sont actuellement de l'ordre de 21 millions de tonnes. Le coût de la réhabilitation en cours est de 3 milliards de dollars et permettra d'augmenter les capacités de 26 millions de tonnes de plus, alors qu'avec la réception de la nouvelle raffinerie de Tiaret, en 2015, les capacités passeront à 46 millions de tonnes par an. A propos de la production de gasoil, le responsable a relevé en premier lieu que les capacités de production actuelles sont de 7 millions de tonnes/an et a souhaité qu'elles soient augmentées afin de supprimer les importations de ce produit. D'autres investissements pour développer les capacités de production de GNL sont également lancés depuis plusieurs années, principalement au cours des deux derniers exercices. En plus des projets d'extension de certaines unités, les projets en cours de réalisation sont notamment le complexe GNL de Skikda qui permettra d'augmenter les capacités de 4,5 millions de tonnes vers 2012, le complexe d'Arzew d'une capacité de 4,5 millions de tonnes qui sera opérationnel d'ici à 3 ans et le gazoduc Galsi dont les travaux vont démarrer en 2010. Les investissements dans l'industrie gazière s'élèvent à près de 6 milliards de dollars, a-t-il indiqué, notant que «d'ici à 2012, les capacités de production passeront à 62 milliards m3». Au sujet des exportations du gaz naturel, le responsable a expliqué que la moitié est exportée par gazoduc, alors que l'autre moitié, elle, est effectuée à travers les unités de liquéfaction. L'augmentation des capacités d'exportation, d'ici à 2016, dépendra de l'état des réserves. «Si de nouvelles découvertes de gaz sont effectuées, les capacités d'exportation seront également augmentées», a-t-il signifié, annonçant «des projections d'exportation de 85 milliards m3 de gaz d'ici à cinq ans». L'Algérie, qui est un important exportateur gazier vers l'Europe, affermira sa position sur le marché européen, voire d'autres régions, grâce à l'amélioration des capacités de transport. La possibilité d'opter pour d'autres marchés qui s'avèreront «plus valorisants» que celui de l'Europe, notamment les Etats-Unis et l'Asie, n'est pas écartée. Evoquant le marché national, le responsable a noté la constante croissance de la demande représentant une consommation de gaz naturel autour de 24 milliards m3 par an. Dans le secteur de la pétrochimie, qui a bénéficié d'une stratégie depuis 2005, Sonatrach a entamé la réalisation de deux unités de production d'urée et d'ammoniac à Arzew pour un investissement de 4 milliards de dollars, permettant à l'Algérie de se positionner sur le marché des engrais de manière effective. D'autres projets avec un consortium algérien et avec Total sont en négociation. Abdelhafid Feghouli a espéré pouvoir conclure ces projets dans les prochains mois. Oran se prépare pour accueillir le GNL16 La conférence internationale du gaz, GNL16, qui se tiendra dans la wilaya d'Oran, verra la participation de 200 compagnies étrangères, en plus de 4000 participants étrangers, a annoncé M. Feghouli. Pour accueillir «cet important événement triennal», un relookage de la wilaya d'Oran est en cours. Un centre des conventions est en phase de construction sur la frange maritime est d'Oran, un auditorium de 3000 places, un palais des expositions de 20 000 m2, un hôtel 5 étoiles de 300 chambres et un parking de 500 places sont les principaux ouvrages retenus pour accueillir cet important événement, qui aura coûté 350 millions d'euros environ. L'Algérie compte sur ce rendez-vous pour réaffirmer sa place sur le marché international du gaz.