B. Mahmoud La société nationale des hydrocarbures veut rouler écolo. Il n'y aura plus d'essence avec plomb vendu sur le marché national à l'horizon 2013, a annoncé, hier, sur les ondes de la chaîne III, le vice-président de l'activité Aval de Sonatrach, Abdelhafid Feghouli. «Le raffinage connaît une vaste opération de réhabilitation. Nous faisons des efforts pour améliorer la qualité de nos produits», précise le même responsable. Le programme de réhabilitation des raffineries, qui va couter trois milliards de dollars, va autoriser à Sonatrach de croitre ces capacités de raffinage pour atteindre 26 millions de tonnes. Et ce n'est qu'un début. «Après 2013, nous serons à 30 millions de tonnes de produits raffinés et, entre 2014 et 2015, avec l'entrée en service de la grande raffinerie de Tiaret, nous allons doubler nos capacités pour atteindre les 46 millions de tonnes», déclare le deuxième homme de Sonatrach. Actuellement, la capacité totale des quatre grandes raffineries en activité est de 21 millions de tonnes (MT) par an. La grande raffinerie de Tiaret a une capacité exceptionnellement élevée de 15 millions de tonnes par an. Elle devrait être opérationnelle en 2015. Cette raffinerie sera réalisée dans le cadre d'un partenariat entre Sonatrach et une compagnie saoudienne Delta Oil pour un coût entre 6 et 7 milliards de dollars. Abordant le problème épineux du gasoil (l'Algérie importe pour 200 millions de dollars de gasoil pour couvrir ses besoins), il annonce une hausse des capacités de la production nationale à 7 millions de tonnes. Cependant, le vice-président Aval de Sonatrach estime que cette hausse de la production ne pourra pas, à moyen terme, combler les grands besoins en gasoil en raison de l'explosion de la demande locale sur ce carburant économique. «Il faut trouver des solutions pour juguler la consommation nationale du gasoil», lance le même responsable. Se voulant plus explicite, il préconise une révision des prix du gasoil pour contenir la progression de la demande. «On peut jouer sur les prix du gasoil. On va également encourager d'autres carburants plus propres comme le GPL», signale-t-il. Le gaz et les investissements Questionné sur les investissements dans le gaz naturel, il affirme que l'Algérie va augmenter ses exportations de 30 milliards de mètres cubes dans les cinq prochaines années pour atteindre une production totale de 85 milliards mètres cubes. Des investissements colossaux ont été consentis pour le développement des capacités de production par la compagnie nationale des hydrocarbures. En dépit de la récession mondiale et de l'effondrement des cours des hydrocarbures, la Sonatrach a investi 6 milliards de dollars dans le développement de la chaîne gazière. «Nous sommes un grand pays exportateur de gaz. Ces 30 milliards de m3 vont nous permettre de consolider notre position», affirme Feghouli Abdelhafid. Et d'enchainer: «nous allons construire des jetées à Arzew et Skikda pour charger des méga-méthaniers afin d'aller plus loin que le marché européen. Le GNL va nous donner plus de flexibilité sur le marché mondial». Interrogé sur la progression de la consommation locale de gaz, il a avoué que le marché local est devenu, ces dernières années, demandeurs de gaz. «Nous sommes aux alentours de 24 milliards de mètres cubes consommés, notamment pour la production de l'électricité», souligne-t-il. Il est à rappeler que le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, avait déclaré, la semaine dernière, que la hausse des exportations de gaz pourra générer au pays des recettes d'environ cinq milliards de dollars chaque année. L'Algérie exporte actuellement 62 milliards de m3. Il a estimé que d'ici 2014, la quantité s'élèvera à quelque 85 milliards de m3. B.M.