Les vétérinaires du secteur public sont sortis de leur silence, hier à Bouira. Ils ont organisé un sit-in devant le siège de la Direction des services agricoles (DSA) pour réclamer l'amélioration de leurs conditions de travail. «La protestation d'aujourd'hui vient après un cumul de longues années de souffrances et d'abus de la part de l'administration», a déclaré Khazen Mohamed Badreddine, secrétaire de wilaya du Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique (SNVFAP). Si les vétérinaires du secteur public n'ont pas réagi jusqu'ici aux mauvaises conditions dans lesquelles ils travaillent et le manque criard de moyens, c'est pour ne pas pénaliser le consommateur, ajoute le syndicaliste. Pour faire valoir leur droit, les vétérinaires n'ont jamais cessé d'envoyer des requêtes qui, selon le syndicaliste, n'ont jamais abouti. En ce qui concerne les revendications, M. Khazen a déclaré que les vétérinaires demandent de meilleures conditions pour mener à bien leur mission. Ainsi, notre interlocuteur a mis l'accent sur la carrière du vétérinaire qui n'évolue pas depuis de longues années. «Nous voulons savoir quel est le rôle réel d'un docteur vétérinaire. Il est la barrière qui se dresse entre les différentes maladies qui se transmettent de l'animal à l'homme. S'il n'a pas fait son travail comme il se doit, ou s'il n'a pas les moyens de le faire convenablement, c'est la santé publique qui est en jeu», souligne M. Khazen. Ce dernier affirme qu'à chaque campagne de vaccination, les vétérinaires de la DSA travaillent avec leurs propres moyens. Ils achètent les seringues, les aiguilles, les gants, etc. Pour leurs déplacements, ils se débrouillent aussi. Il faut souligner que la wilaya a connu ces dernières années une épidémie de brucellose qui a fait couler beaucoup d'encre quant aux conditions de travail des vétérinaires. Pour l'évolution des carrières, le représentant syndical affirme que tout est bloqué depuis des années. «Il y a des vétérinaires qui n'ont eu ni promotion ni aucune formation après plus d'une quinzaine d'années de service», dit-il. Ainsi, le représentant syndical a fait savoir que la seule chose qui mettrait le vétérinaire à l'abri des pressions de toutes sortes est qu'il assure son métier convenablement, c'est un service et une administration autonomes. Les vétérinaires ne comptent pas lâcher prise. Après le sit-in d'hier, un autre aura lieu mercredi prochain au même endroit. «Si, après ces deux actions de protestations, nous n'obtenons pas gain de cause, nous passerons à l'étape suivante, soit une grève illimitée durant le mois de Ramadhan», menace-t-on.