Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) estime que la promulgation de la nouvelle Constitution n'a pas mis fin aux atteintes aux libertés. Bien au contraire, ces dernières se sont multipliées, selon lui. Intervenant, hier, à l'ouverture des assises de l'aile féminine de son parti, organisées à l'hôtel Riadh de Sidi Fredj, Mohcine Belabbas a déclaré que «depuis la promulgation de la nouvelle Constitution, les atteintes aux libertés se multiplient dans une conjoncture de crise qui menace les fondements même de la nation algérienne». L'orateur citera, d'abord, les interdictions des conférences, dans une allusion aux conférences thématiques prévues par les partis de l'opposition regroupés au sein de la CLTD, empêchées par l'administration. Il y a ensuite, a-t-il ajouté, la répression des manifestations, rappelant dans ce sens la marche des enseignants contractuels bloquée à Boudouaou, avant d'en arriver aux pressions exercées sur la presse privée. «Après les interdictions de conférences publiques et la répression de la manifestation des enseignants vacataires, le mois passé, c'est la presse privée qui est prise dans le collimateur du pouvoir», accuse M. Belabbas, qualifiant de «cabale» l'affaire actuellement en justice opposant le groupe média El Khabar, dont une partie des actions ont été rachetées par Ness-Prod, une filiale du groupe Cevital, au ministère de la Communication. Cette «cabale concentre à elle seule toutes les inconséquences et les dérives du pouvoir algérien», assène-t-il. Rappelant que le média en question emploie près de 500 personnes, le président du RCD relève que «sous d'autres cieux, ce seul aspect social aurait incité les pouvoir publics à chercher un repreneur ou, pour le moins, une restructuration du groupe de presse», afin d'échapper à la crise. Hélas, «non seulement on assèche les ressources pour asphyxier l'entreprise mais lorsqu'un opérateur privé vient au secours en apportant les fonds nécessaires à une recapitalisation, le ministre de la Communication s'immisce et s'autosaisit, au mépris de la loi et sans aucun scrupule éthique, dans une opération purement commerciale pour annihiler toute possibilité de sauvetage d'une entreprise aussi importante», regrette Mohcine Belabbas. Pour lui, «le recours à la justice dans cette transaction d'El Khabar est en contradiction avec les principes énoncés dans la nouvelle Constitution à savoir, la liberté de la presse, le droit à l'information, la liberté de commerce et d'entreprendre, l'amélioration du climat des affaires, l'indépendance de la justice...». Le président du RCD a critiqué le traitement réservé, par contre, aux personnalités citées dans le scandale planétaire des Panama Papers, notamment notamment l'ancien ministre de l'Energie et des Mine, Chakib Khelil, qui fait sa tournée dans les zaouïas.