Amar Kadi dit Amar Amsah, un militant de la cause nationale et révolutionnaire avant l'heure a été ressuscité, hier, par la population de Laaziv à l'est de Boumerdès. Sous le slogan «l'histoire n'oublie jamais les hommes», l'association culturelle Tamussni a célébré le 67e anniversaire de la mort de ce héros qui a combattu le colonialisme français les armes à la main durant la période 1947 à 1949. Pour marquer cette date et rappeler son parcours, Tamussni a organisé plusieurs activités sur les hauteurs d'Aït Aliane, le village natal de la légende. «Après une enfance passée dans la misère, Amar fonda à Alger une association de bienfaisance dotée d'un nationalisme qui a aussitôt attiré l'attention des responsables du PPA avec lequel il a milité jusqu'à ce qu'il rejoigne l'Organisation spéciale (OS)», relate Arezki Benameur, un passionné d'histoire. «Les activités de Amar Amsah au sein du PPA ont aussitôt réveillé les soupçons des autorités coloniales qui ont lancé une course-poursuite contre lui en encerclant son village natal, en multipliant les interrogatoires et en infligeant des traitements infâmes à sa famille. N'ayant pas pu l'arrêter, les colons mirent sa tête à prix. Ce fut un certain Dédier Melmoux, un célèbre inspecteur qui s'engagea à exécuter la sale besogne en «croyant dur comme fer que l'affaire Amar Amsah allait le propulser plus haut. Mais Amsah ne lui a laissé aucune chance et le tua en juillet 1947 à Tighzar-N'Aït Yahia, un endroit où ils se sont donné rendez-vous pour une rencontre», précise-t-il dans une brochure retraçant le parcours de ce révolutionnaire avant l'heure. Amar Amsah poursuit son combat dans la clandestinité jusqu'au jour de son assassinat à Sidi Daoud. Sa famille, présente hier aux festivités de commémoration, dit n'avoir eu droit à aucune récompense dans l'Algérie indépendante. Hier, des centaines de citoyens de la région ainsi que des invités ont assisté au dépôt d'une gerbe de fleurs sur la tombe du héros et sur la statue érigée à son effigie l'année dernière par Tamussni. «Sa tombe était méconnaissable et abandonnée. L'année écoulée, on a réalisé une stèle en sa mémoire et aménagé sa tombe pour faire connaître ce héros avant l'heure qui reste occultée par l'histoire officielle», dira Becheri Ali, président de l'association Tamussni. Les activités d'hier, agrémentés par un couscous traditionnel, se sont déroulées dans une ambiance conviviale. Elles ont été marquées par la présentation en plein air de la pièce théâtrale Sidi Roi de la troupe Tharwa Lassel et la pièce Timest de l'association Itheren de Takerbouste. Cet hommage était aussi une occasion pour de nombreux citoyens de la région de connaître le parcours de ce héros assassiné à l'ex-Abo, l'actuelle Sidi Daoud, un certain 16 mai 1949 par les autorités coloniales.