La question des 159 ouvriers professionnels de l'éducation nationale mis au chômage la semaine passée suscite un très grand élan de solidarité de la part des syndicats qui n'arrêtent pas depuis une semaine d'exiger leur réintégration. Après le Snapap et le Sete, c'est au tour du SNCCOPEN d'investir la rue aujourd'hui. Des dizaines d'ouvriers professionnels ont répondu en effet à l'appel du Syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels de l'éducation nationale par l'organisation d'un rassemblement devant la direction de la DE afin de demander la régularisation de leur situation. Ces travailleurs, aujourd'hui au chômage, ont été pour la plupart mis à la porte le 17 mai, à la fin de leur contrat de travail. Recrutés sur la base d'un entretien, ces agents ont été surpris par la célérité des services de l'administration de la direction de l'éducation qui a décidé de mettre en application les clauses du contrat de travail. Cette estocade portée froidement à un corps de fonctionnaires sur lequel repose l'essentiel du fonctionnement des établissements comme le gardiennage, l'entretien, la restauration… n'a pas manqué de soulever la réprobation de l'ensemble des organisations professionnelles de l'éducation nationale qui y voient les prémices du nouveau code du travail. Le Snapap, le Sete ainsi que d'autres syndicats qui ont dénoncé à travers plusieurs actions de rue cette mise au chômage ont, sans exception, exigé la régularisation de la situation de ces ouvriers professionnels. «Ce sont des centaines de familles et des centaines d'enfants qui sont livrés à la précarité à moins de dix jours du Ramadhan», se sont indignés les syndicalistes. Ces postes budgétaires, aujourd'hui libérés après le «licenciement» de leurs titulaires, seront-ils pourvus, ou au contraire effacés du tableau de gestion des ressources humaines de l'éducation ? Dans un cas comme dans l'autre, les deux parties sont perdantes, répond Belkacem Houacine, coordonnateur local du SNCCOPEN. «Si l'on juge que les ouvriers professionnels ne sont pas indispensables dans les établissements scolaires, qu'on ne se plaigne pas alors des dysfonctionnements qui en résulteront dès la rentrée prochaine. Mais si en revanche, on estime nécessaire leur présence, alors on ne comprend pas pourquoi les a-t-on licenciés ?», s'interroge le syndicaliste qui souhaite que la situation de ses «protégés» soit réglée comme à travers certaines wilayas. Cette situation serait, selon certains syndicalistes, le résultat d'une bureaucratie et n'a rien à voir avec les services centraux du département de Nouria Benghebrit, puisque dans certaines régions ces agents qui ont été recrutés au même titre et sous les mêmes conditions que ceux de Béjaïa seraient régularisés avant que le contrat n'arrive à terme.