Il s'agit, pour ces syndicalistes, de mobiliser les travailleurs pour libérer l'organisation de la bureaucratie syndicale. Au moment où la Centrale syndicale cultive un mutisme des plus déconcertants quant au bouillonnement qui règne sur le front social, un de ses démembrements régionaux, en l'occurrence le Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (Sete w Béjaïa) monte au créneau marquant ainsi sa désolidarisation avec l'option de Sidi Saïd. C'est le moins qu'on puisse dire du mouvement de grève initié hier par ce syndicat au niveau du secteur de l'éducation de Béjaïa. Un secteur marqué une nouvelle fois, par une perturbation qui en dit long sur le marasme qui règne en maître. Le Sete, affilié à l'Ugta a donc mis à exécution sa menace de grève de deux jours, hier et aujourd'hui. Lequel mouvement a été suivi, selon le syndicat initiateur à près de 66%. «La mobilisation s'est prononcée davantage dans le cycle moyen avec un taux de suivi de 80%», nous a déclaré, hier, le secrétaire général du Sete /W.B, M.Aziz Hamlaoui. A travers ce mouvement de grève, le Sete/W.B entendait dénoncer la confiscation et le verrouillage du combat syndical dans les rangs de l'Ugta par la Centrale de Sidi Saïd. Il s'agit, pour ces syndicalistes, de mobiliser les travailleurs pour libérer l'organisation de la bureaucratie syndicale. Une opportunité en somme pour tester les forces à la veille d'une autre action qui se matérialisera par une grève, le 4 mai prochain, appuyée par un rassemblement le même jour devant le siège de la Centrale Ugta. Le Sete exige la concrétisation de la plate-forme de revendications et demande la tenue d'un congrès extraordinaire de la Fnte. Localement, le Sete/W.B), affilié à l'Ugta exige «le respect des accords conclus avec la tutelle quant à l'assainissement de toutes les situations financières et administratives, ainsi que le règlement de tous les problèmes posés». Il en est ainsi de «la réparation des injustices causées à certains corps (intendance, adjoints d'éducation, PEF, MEF, corps communs...) par le biais des différents statuts et régimes indemnitaires les concernant et l'intégration des corps communs et ouvriers professionnels dans le statut de l'éducation». Récemment, le même syndicat s'est distingué par une autre action de protestation. Des centaines de fonctionnaires relevant des corps communs et des ouvriers professionnels de l'Education nationale se sont rassemblés devant le siège de la direction de l'éducation de Béjaïa pour réclamer la satisfaction des revendications socioprofessionnelles propres à ce corps. Répondant à l'appel de leur section de wilaya affilée au Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation, les manifestants avaient exigé «le versement de 16 mois d'arriérés de salaires, le paiement des rappels des indemnités d'expérience pour les agents de sécurité et la prime de rendement liée au retard d'alignement d'échelon depuis 2003». Ils demandent aussi «l'indemnisation des travailleurs réquisitionnés durant les examens, l'application de la note de titularisation, le versement d'un mois de salaire de réserve, l'ouverture de postes budgétaires et l'organisation d'un mouvement de personnel». «Nous exigeons la satisfaction de ces doléances avant l'entame des examens, faute de quoi nous serons contraints de boycotter ces épreuves», met en garde un syndicaliste du Sete. Dans la plate-forme de revendications nationale il est inclu également «le relèvement du point indiciaire à 100 DA, l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90-11, la réinstauration des primes de permanence et de bonification et enfin la titularisation des contractuels, des ouvriers professionnels et des agents de sécurité».