Une commission composée de cadres du ministère s'est récemment rendue sur place et a pris certaines décisions... Fermè depuis plus de quatre mois par des travailleurs en raison d'un conflit autour de sa gestion, l'Etablissement public de santé de proximité (EPSP) de Ouacifs a rouvert ses portes mercredi au lendemain d'un déplacement sur les lieux d'une commission du ministère de tutelle. Selon un responsable de la section syndicale de l'EPSP, affiliée à l'UGTA, le dénouement du long conflit opposant une majorité des travailleurs de cet établissement à l'administration a été rendu possible grâce aux décisions prises sur-le- champ par ladite commission d'enquête dépêchée sur place par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf. «Nous avons rencontré dimanche dernier le ministre de la Santé à Ath Yenni à l'occasion de la visite du Premier ministre Abdelmalek Sellal dans la région, et nous l'avons saisi sur l'affaire de l'EPSP Ouacifs. Sur place, le ministre nous a rassurés en décidant de dépêcher une commission d'enquête. Chose faite puisque mardi dernier, cette commission composée de cadres supérieurs du ministère, s'est rendue sur place et a pris certaines décisions que nous avons jugées bonnes pour le dénouement définitif de l'affaire. C'est d'ailleurs dans le sens de trouver une solution définitive à ce conflit qui n'a que trop duré que la section syndicale UGTA a décidé de rouvrir l'administration de l'EPSP et permettre ainsi le retour à la normale au sein de cet établissement», nous confiait au téléphone un membre de la section syndicale UGTA. Selon notre interlocuteur, la commission ministérielle, composée du chef de cabinet, du secrétaire général, de l'inspecteur général et de directeurs des finances et des ressources humaines du ministère de la santé, qui étaient accompagnés du secrétaire général de wilaya, du chef de daïra de Ouacifs, du directeur local de la Santé, et du secrétaire général de l'Union de wilaya UGTA a rencontré sur place les représentants des travailleurs et écouté leurs doléances. Le DSP assure l'intérim «Nous avons tenu une réunion de plus de deux heures avec les membres de cette commission qui ont écouté nos doléances et il a été décidé sur place la désignation à titre provisoire de l'actuel directeur de la santé et de la population (DSP) de Tizi Ouzou, M. Bouda, en qualité de directeur de l'EPSP et ce, jusqu'à la nomination d'un nouveau DG», explique notre source, qui a affirmé que cette décision qui vient mettre fin à un long bras de fer entre les travailleurs et l'administration de l'EPSP a été applaudie par la majorité des travailleurs qui se sont empressés de rouvrir l'administration et permettre ainsi le retour à la normale au sein de l'établissement. Pour sa part, l'inspecteur général du ministère de la Santé, Omar Bouredjouane, a indiqué, dans une déclaration à l'APS, que cette décision du ministère qu'il représente permettra de mettre un terme à un conflit «syndico-syndical» qui a pénalisé les malades pris en charge au niveau des structures de santé rattachées à l'EPSP de Ouacifs qui coiffe les daïras de Ouacifs, Ath Yenni et Ouadhias avec 48 structures sanitaires dont 8 polycliniques. Un établissement qui vit depuis plusieurs mois une instabilité chronique qui avait conduit le DSP de Tizi Ouzou à mettre fin aux fonctions de l'ancien directeur général, comme cela a été réclamé par les travailleurs affiliés au SNPSP, avant que le conflit ne connaisse une autre tournure suite à la montée au créneau de l'autre syndicat, l'UGTA, qui exigeait le maintien du directeur en question. Des grèves, marches et sit-in devant la direction de la santé ont été observés depuis le mois d'octobre dernier par des travailleurs affiliés aux deux syndicats pour des revendications opposées. Lors de ses nombreuses manifestations, l'UGTA qui a refusé le limogeage de l'ancien directeur en qualifiant la décision d' «arbitraire» est allée jusqu'à menacer d'une «démission collective» si le DSP ne revenait pas sur sa décision. Dans leur déclaration qui avait suivi la fermeture de l'administration de l'EPSP, les travailleurs de l'UGTA qui réclamaient «la dissolution de toutes les commissions de l'EPSP Ouacifs et la réorganisation des élections (conseil médical, commission paritaire, conseil d'administration, conseil scientifique, formation et information…) et la sanction, conformément à la réglementation, des éléments qui ont abandonné leurs postes de travail aux pavillons des urgences et de radiologie pendant les gardes en recourant aux arrêts de travail de complaisance», ont exigé également le départ de ceux qu'ils qualifient de «fauteurs de troubles connus et reconnus par toutes les instances de wilaya», ainsi que la nomination d'un directeur avec «un pouvoir de signature». De son côté, la section syndicale affiliée au SNPSP, avait à chaque fois dénoncé et condamné la gestion et les agissements de l'ex-premier responsable de l'EPSP. «Le directeur censé veiller au strict respect de la réglementation en vigueur en matière de gestion de l'établissement ne rate aucune occasion pour la transgresser, livrant ainsi l'établissement à l'anarchie et à des dysfonctionnements», accuse ce syndicat dans l'un des ses nombreux communiqués.