Particulièrement virulent, le président du MSP a pointé du doigt la ministre de l'Education, à ses yeux seule responsable de la fraude massive au bac. Pour Makri, Nouria Benghebrit, en plus d'avoir «mené l'école à la ruine», a provoqué une véritable crise identitaire en Algérie. «Vous avez échoué. Ayez l'élégance de démissionner.» Makri s'adresse à la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, qui se trouve au cœur d'une tempête sans précédent après la fuite massive des sujets d'examen qui a gravement entaché le baccalauréat session 2016. Lors d'une conférence de presse animée au siège de son parti à Alger, Makri s'est montré particulièrement virulent et critique envers la ministre de l'Education nationale qu'il juge «seule responsable de cette catastrophe qui vient de porter un sérieux coup à un secteur (Education, Ndlr) déjà en grande souffrance». Le premier responsable du MSP est catégorique : «Ceux qui ont organisé la fuite des sujets d'examen l'ont fait de l'intérieur du ministère de l'Education. Les fraudeurs sont au gouvernement», a-t-il affirmé, avant de prévenir contre «le désastre que prépare la ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, à travers des projets inavoués». Et de justifier : «Nous n'avions pas autant de problèmes avant son arrivée. C'est elle la responsable de la crise identitaire qui frappe aujourd'hui l'école et la société algériennes. Elle veut franciser l'éducation», s'emporte-t-il encore tout en faisant savoir que «la question identitaire, nous l'avons tranchée le 1er Novembre 1954». Hier, Abderrezak Makri est allé encore plus loin. Pour lui, toute cette affaire de fraude est la conséquence directe de la lutte sans merci que se mènent les clans au pouvoir. Cette affaire de fuite massive des sujets a «profondément choqué les Algériens», a-t-il poursuivi. Pour Makri, c'est tout le système qui est en cause. «Les valeurs se sont complètement inversées. Et cette fraude massive ne fait que traduire la crise morale qui caractérise l'ensemble du régime», constate-t-il. Plus loin, le conférencier dira qu'en l'absence de rigueur, de responsabilité et de légitimité, l'Etat a fini par perdre la confiance des citoyens. «La triche est légalisée et les corrompus sont élevés au rang de personnalités nationales. Le régime politique est responsable de cette situation. Ce sont eux qui ont conduit à cet affaissement des valeurs. Ils ont habitué les Algériens à la fraude et au mépris», a-t-il dénoncé avant de plaider pour «l'organisation d'une nouvelle session pour les candidats au bac après le Ramadhan». Les défenseurs de la ministre de l'Education en prendront également pour leur grade. Hier, Makri s'est dit fort étonné d'entendre ces gens accuser les islamistes. «Ils accusent les islamistes d'être derrière ces fuites dans le seul l'objectif de faire tomber Benghebrit, disent-ils. Sommes-nous, à ce point, forts ?», ironise Makri qui affirme que «si nous avions toute cette capacité, nous l'aurions volontiers utilisée pour arrêter toutes les fraudes qui ont entaché les différentes élections présidentielles et législatives passées», a-t-il conclu.