Si le responsable du Cnapeste accuse l'administration, celui du Snapest pointe un doigt accusateur vers les ennemis de Mme Benghebrit. S'ils sont unanimes à s'indigner des irrégularités et de la fraude qui entachent la session du baccalauréat 2015, les syndicats du secteur sont, toutefois, partagés dans leur analyse de cette situation. Cette situation qui, à la fois, pénalise les candidats et porte préjudice au département de l'Education nationale. Contacté hier par téléphone, Nouar Larbi, coordinateur national du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), juge que c'est "un acte prémédité par certains responsables administratifs et non pas une œuvre des candidats". Il accuse ouvertement les directions de l'Education qui, selon lui, "veulent perturber le déroulement de cet examen important". Ce qui affecte la présente session du bac (notamment les fraudes sur les réseaux sociaux et la faute dans l'énoncé du sujet de langue arabe), rappelle à Nouar Larbi le triste épisode de 1992 où la fuite des sujets avait alors poussé à la démission le ministre de l'époque, en l'occurrence Ali Benmohamed. Le responsable du Cnapeste a estimé que "ni les enseignants-surveillants, ni les chefs de centres d'examen et encore moins les candidats n'ont accès aux sujets pour se permettre de les diffuser sur les réseaux sociaux, et que seules les directions de l'Education peuvent commettre cet acte condamnable". D'où sa conviction que "c'est un acte prémédité et que les commanditaires doivent être sévèrement sanctionnés". Il persiste et signe : "C'est une faute impardonnable ; il y a vraiment quelque chose qui vise la sérénité du secteur." Nouar Larbi souhaite ainsi voir les autorités prendre les sanctions qui s'imposent, car, dit-il, "cela y va de la crédibilité de l'Etat". Plus prudent, Meriane Meziane, porte-parole du Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), préfère, pour sa part, attendre de voir plus clair pour juger si l'acte de diffuser les sujets sur facebook est prémédité ou pas. Egalement joint par téléphone, M. Meriane considère que "la diffusion des sujets sur les réseaux sociaux est l'œuvre de candidats qui les ont photographiés dans les salles d'examen". Pour lui, l'acte est donc commis "loin de l'administration". Meriane se demande, en outre, si la responsabilité des surveillants et des chefs de centres ne serait pas engagée ? En attendant les résultats de l'enquête ouverte par la justice, le responsable du Snapest qualifie cette situation de "dramatique". Une situation, regrette-t-il, qui affecte le moral et des candidats et de leurs parents. S'agissant de la faute dans l'énoncé du sujet de langue arabe, Meriane est sans appel : "C'est une faute impardonnable !". Il a rappelé que les sujets du bac passent par un long processus de contrôles et à des niveaux différents, avant d'être validés : ils sont établis par des professeurs qui le soumettent à l'appréciation des inspecteurs avant d'arriver aux commissions des choix des sujets de l'Office national des examens et des concours, (Onec). M. Meriane se demande si cette faute n'aurait pas été préméditée par des opposants à la ministre, Nouria Benghebrit ? Selon des observateurs, Mme Benghebrit ferait l'objet d'une campagne de sabotage préméditée par des responsables "islamistes" qui gangrènent les institutions relevant de son département. F.A.