En raison des mutations que connaîtra le marché du gaz dans les cinq prochaines années, selon les prévisions de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), l'Algérie est appelée à faire face à de nouveaux défis. L'agence prévoit, en effet, une «lente croissance de la demande d'énergie primaire et une baisse de l'intensité énergétique dans l'économie mondiale qui vont amoindrir la croissance de la demande pour tous les combustibles fossiles, y compris le gaz». Malgré une faiblesse de la demande de gaz, les exportations mondiales de GNL augmenteront sensiblement. «Entre 2015 et 2021, la capacité de liquéfaction augmentera de 45%, principalement aux Etats-Unis et en Australie. De nouveaux projets dans les deux pays ont commencé à accroître leur production et plusieurs autres sont à un stade avancé de développement», souligne l'AIE. Elle relève qu'en 2021, l'Australie, suivie des Etats-Unis, sera capable de rivaliser avec le Qatar, le plus grand exportateur de GNL au monde. L'AIE prévoit également une concurrence «intense» qui se développera chez les producteurs afin de conserver ou d'avoir accès à des clients européens. «Nous sommes au début d'un nouveau chapitre sur les marchés européens du gaz», a avancé le directeur exécutif de l'AIE, Fatih Birol, dans une note introductive du rapport sur le marché gazier à moyen terme, publié hier. Il avertira que l'offre excédentaire d'aujourd'hui «pourrait présager un nombre de défis et des risques de sécurité dans l'approvisionnement». L'AIE prévoit, à cet égard, que dans les cinq prochaines années, le commerce mondial du gaz connaîtra des changements «importants». L'agence a affirmé que malgré la faiblesse de la demande de gaz à l'échelle mondiale et les prix bas, le marché enregistrera une croissance «massive» des approvisionnements en GNL (gaz naturel liquéfié). L'avenir pour le GNL «Le commerce mondial du gaz connaîtra, dans les cinq prochaines années, une véritable refonte, en raison de nouveaux approvisionnements du GNL et d'une croissance de la demande dans certains grands marchés», prédit la même source. En conséquence, ceci engendrera des changements «majeurs» dans la structure du commerce mondial de gaz. Le rapport prévoit pour les deux principaux acheteurs de GNL du monde, le Japon et la Corée du Sud, de «faibles» perspectives, mais les nouveaux approvisionnements devront trouver d'autres marchés comme la Chine, l'Inde et l'Asean qui «vont émerger comme de principaux acheteurs». «Nous constatons l'arrivée de quantités massives d'exportations de GNL, alors qu'en dépit des prix du gaz, la demande continue à ramollir dans les marchés traditionnels», a déclaré Birol. Et d'expliquer que les facteurs combinés de charbon à meilleur marché et la poursuite de la croissance des énergies renouvelables forte ont bloqué l'expansion rapide du gaz dans le secteur de l'énergie. Le rapport annuel de l'AIE, qui livre une analyse détaillée sur cinq ans et une projection de l'évolution de la demande, de l'approvisionnement et du commerce de gaz naturel, a estimé que la demande mondiale sera en hausse de 1,5% par an d'ici à la fin de la période des prévisions, contre 2% prévus dans les estimations du rapport de l'année dernière.