Le GNL prend de plus en plus une part importante des exportations de gaz de l'Algérie. Ainsi et selon les statistiques du pétrolier britannique british Petroleum (BP), la part du gaz naturel liquéfié dans les exportations de gaz naturel algérien est de 40%. Aussi, Marco Boeri, Spécialiste du marché du gaz naturel à BNP Paribas se montre très optimiste quant aux perspectives d'évolution du marché du GNL et de l'approvisionnement de l'Europe en gaz naturel. Un gaz qui franchit la Méditerranée par gazoduc - en traversant la Tunisie - mais aussi par méthaniers. Ainsi, pour prendre l'exemple algérien, 20,9 milliards des 52,67 milliards de m3 de gaz exportés (40%) sont transportés par bateau après avoir été liquéfiés par refroidissement, donc densifiés. Une proportion supérieure à la moyenne mondiale (28%) d'une industrie du gaz naturel liquéfié (GNL) en pleine expansion. Et la situation en Afrique du Nord ne modifie donc pas les prévisions du spécialiste. Avec une croissance annuelle moyenne de 7% durant la dernière décennie, le secteur a moins souffert de la crise que l'ensemble du marché du gaz. En 2009, le GNL concernait un cinquième des 905 milliards de m3 de gaz naturel échangés dans le monde pour une demande mondiale de 2940 milliards de m3. Et ce n'est pas fini. "Nous prévoyons une croissance à deux chiffres des volumes négociés (+20% en 2010), qui devraient atteindre 320 à 330 milliards de m3 en 2012", précise Marco Boeri. Explications: "L'essor du GNL est porté par l'expansion de ses capacités de production. En l'espace de cinq ans, elles auront augmenté de plus 100 milliards de m3 pour atteindre 393 milliards fin 2012 avec l'achèvement des derniers projets en construction au Qatar, en Australie et en Angola." e spécialiste de BNP Paribas rejoint ainsi l'analyste de l'économiste en chef de l'AIE Fatih Birol qui a récemment estimé que la croissance de la production de gaz d'origine non conventionnelle devrait permettre un "âge d'or" pour cette énergie, en la rendant bon marché et abondante. Dans ce sens, Fatih Birol estime que parallèlement à la stagnation de l'offre de brut, l'AIE prévoit un fort développement du gaz naturel liquéfié et du pétrole non conventionnel, (tiré) principalement (des) sables bitumineux canadiens, qui porteront la production mondiale à l'équivalent de 96 mbj en 2035. "Le gaz naturel pourrait connaître un âge d'or très bientôt. Cette énergie fossile sera meilleur marché et abondante, les gazoducs sont aisés à construire, et le gaz est comparativement plus favorable à l'environnement que le charbon" a-t-il indiqué. Et d'ajouter que d'ici 2035, environ un tiers de la production de gaz devrait venir de sources non conventionnelles. Néanmoins, tempère Marco Boeri, "l'industrie du GNL devra encore faire preuve d'adaptabilité avant de pouvoir engendrer un nouveau supercycle" comme celui qu'elle vient de vivre. Le risque se nomme augmentation des coûts de production. "Financer ces installations pharaoniques - plus de 200 milliards de dollars rien que pour les projets australiens, selon nos estimations - se traduira par des coûts de production nettement supérieurs et par une hausse du seuil de rentabilité des infrastructures." Dans ce contexte de surcapacité de l'offre, "certains gros acheteurs demandent l'abandon d'une fixation des prix basée sur les produits pétroliers". Or "sans cette indexation, les nouveaux projets auront du mal à aboutir, car les prix non indexés - aujourd'hui, du moins - ne sont pas en mesure de rentabiliser les investissements". D'où une possible stagnation des capacités de liquéfaction, facteur clé du développement du GNL. Les prévisions de production de gaz pour les cinq années à venir sont plutôt alarmantes en attendant que la demande retrouve son niveau normal. Pour cela il faudra attendre 2013, prévoient les experts. Depuis deux ou trois ans, les perspectives du gaz naturel aux Etats-Unis ont complètement changé. Pour pallier la baisse de leurs ressources "classiques" de gaz, les Etats-Unis se sont lancés dans un programme massif d'équipement en terminaux méthaniers pour y recevoir du gaz naturel liquéfié. En conséquence, le prix du gaz avait dépassé les 12 $ par million de British Thermal Units (MBTU), unité anglo-saxonne utilisée dans ce secteur, pour atteindre un pic de 14 $/MBTU. Ce prix est désormais redescendu en dessous de 4 $/MBTU, complètement découplé du prix du pétrole qui reste voisin de 75 $ par baril. Au niveau régional, l'analyste de BNP Paribas ne perçoit aucune perturbation pour ce qui concerne l'approvisionnement en gaz naturel de l'Europe à partir de l'Afrique du Nord. Pour ce qui est du cas algérien, 20,9 milliards des 52,67 milliards de m3 de gaz exportés (40%) sont transportés par bateau après avoir été liquéfiés par refroidissement, donc densifiés. Une proportion supérieure à la moyenne mondiale (28%) d'une industrie du gaz naturel liquéfié (GNL) en pleine expansion.