La société de la Bourse d'Alger a informé, jeudi, le public, qu'au terme de la période de souscription de l'opération d'augmentation de capital de la cimenterie de Aïn El Kebira (SCAEK), filiale du groupe public Gica (Groupe industriel des ciments d'Algérie), l'offre a été déclarée «infructueuse». La période de souscription s'est étalée du 13 mai au 15 juin 2016, a indiqué la Bourse sur son site web. Elle a annoncé qu'un avis de résultats de l'opération sera publié ultérieurement. La Bourse ne précise pas, cependant, si elle annule l'opération ou accordera un délai supplémentaire pour la souscription. Or, cette deuxième hypothèse est moins plausible car la réglementation en vigueur prévoit que les introductions en Bourse doivent être annulées si le seuil de 20% du montant total de la souscription n'est pas dépassé. L'échec essuyé dans cette opération constitue une première pour la Bourse d'Alger depuis sa création. Toutefois, la non-introduction en Bourse de cette cimenterie était prévisible au regard du rythme de souscription qui est resté faible, pour ne pas dépasser les 5%. La souscription du titre SCAEK a été, en effet, loin du taux minimum requis pour valider l'introduction qui est de 20%, selon des sources de la Bourse, citées par des médias nationaux. La SCAEK avait annoncé l'ouverture de la souscription à l'augmentation de son capital de 35%, par l'émission de nouvelles actions à prix fixe de 1600 DA par action, durant la période allant du dimanche 15 mai au lundi 13 juin 2016. Cette souscription devait se faire à travers l'émission de 11,846 millions d'actions nouvelles d'un montant global de 18,95 milliards DA, qui représentent 35% de son capital social. Mais, il semble que la société n'a pas réussi à lever les fonds nécessaires. L'émission de ces actions est répartie à hauteur de 37% pour les investisseurs institutionnels tels les banques et compagnies d'assurances (4 383 020 actions), 37% pour les personnes physiques (4 383 020 actions), 25% pour les personnes morales (2 961 500 actions) et 1% pour le personnel de l'entreprise (118 460 actions). Pas convaincant A travers les fonds, cette entreprise projetait l'entrée en production de la deuxième ligne de production à compter de septembre. Un projet qui permettra de porter les capacités de SCAEK à 3 millions de tonnes par an, contre un million de tonnes actuellement. La cimenterie d'Aïn El Kebira a réalisé un chiffre d'affaires de près de 8,5 milliards de dinars en 2015 et a produit 1,32 million de tonnes de ciment pour une capacité nominale installée d'un million de tonnes (+32%). Dans une notice d'information de cette société, il a été mentionné que «grâce à sa politique de développement et aux importantes opérations de renouvellement et de modernisation de ses installations, la société a amélioré sensiblement durant ces dernières années ses performances opérationnelles en termes de volume et de qualité du produit ; le taux d'utilisation moyen de ses capacités de production dépasse les 120%». Or, malgré ces atouts mis en avant, la souscription a été trop faible, à tel point de déclarer l'opération infructueuse. Les investisseurs institutionnels n'étaient, malheureusement, pas au rendez-vous. L'on explique ce manque d'intérêt pour cette souscription par le lancement, en parallèle, de l'emprunt obligataire national qui a fini par détourner les éventuels souscripteurs et la faible médiatisation indispensable dans de telles opérations. «L'insuccès» de l'opération risque de dissuader plusieurs entreprises ou encore des banques publiques qui se préparaient à s'introduire en Bourse.