La population dans les localités de la wilaya de Boumerdès est frappée, en ces journées ramadhanesques, par la monotonie et la léthargie. Pratiquement tous les commerces sont fermés, notamment durant la matinée. Certains buralistes dans les grandes villes sont aussi fermés. Il est difficile de trouver où acheter un journal. Pour en acquérir un, il faut fouiller dans tous les coins et recoins de la ville. «Certains distributeurs de la presse quotidienne déposent les journaux par terre devant les locaux des buralistes qui n'ouvrent qu'à partir de 10h ou plus», nous dira un habitant du centre-ville de l'ex-Rocher noir. Au niveau des rues et boulevards souvent achalandés, on trouve quelques commerces ouverts, notamment des épiciers. L'absence d'animation durant la journée a accentué le calvaire des jeûneurs qui ne trouvent plus où aller. Les centres culturels et autres maisons de jeunes sont désertés et rares sont les activités organisées durant la journée. De même, on déplore l'absence totale sur le terrain des associations culturelles et de jeunes. Cette léthargie est constatée même après la rupture du jeûne où on ne trouve que des cafétérias ouverts. Aucune activité culturelle digne de ce nom n'est organisée au niveau des localités de cette wilaya. D'ailleurs, la plupart d'entre elles ne sont pas dotées en structures de divertissement comme les centres culturels. Et lorsque ces structures existent, elles ne sont pas ouvertes au public. Les responsables locaux ne daignent pas organiser des activités culturelles en ces temps d'austérité où les pouvoirs publics appellent à rationner les dépenses. L'appel fait récemment par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales sommant les walis à chercher des sources de financement et la création de richesses n'a pas été sans conséquence sur la gestion des affaires culturelles et des festivités au niveau de la collectivité. Au niveau de la maison de la culture Rachid-Mimouni, les rares activités nocturnes organisées n'attirent pas le public. Les gens préfèrent rallier le boulevard du front de mer bondé de monde durant la nuit. On déplore encore l'absence de salles de cinéma dans la région. A Bordj Ménaïel, la salle de cinéma de la ville est toujours fermée. Elle est souvent «réservée» aux activités partisanes. Aux Issers, la salle Afrique, rouverte au public depuis quelques années, semble sombrer dans l'obscurité après avoir été un haut lieu de culture et de théâtre en particulier. Dans la localité de Boudouaou, une région connue pour être parmi les pionnières du 4e art, tombe aussi dans le néant. Aucune activité culturelle n'est organisée depuis le début de Ramadhan. L'absence d'animation durant la journée a poussé le citoyen à courir derrière les produits alimentaires pour la préparation de la table du f'tour. Mais cela n'est toujours pas aisé. Car on enregistre des manquements ici et là. Dans certaines localités, les gens sont en quête de cette denrée «rare» tout au long du mois sacré qu'est le pain, parfois jusqu'à quelques minutes avant la rupture du jeûne. Aux Issers, les citoyens sont obligés d'acheter le pain avant 14h car les boulangeries fonctionnent au ralenti malgré la forte hausse de ce produit durant le Ramadhan. Des queues se forment quotidiennement au niveau de ces commerces situés au boulevard colonel Amirouche. Pour un mois dit de piété…