Les manifestations contre la loi travail continuent, malgré la détermination exprimée par Hollande d'interdire cette forme de protestation. Le président français avait évoqué, lors d'un Conseil des ministres tenu il y a quelques semaines, la menace d'attentats et l'organisation de l'Euro 2016 pour interdire les manifestations contre la loi travail. Les contestataires sont revenus à la charge puisque quelques milliers de personnes ont commencé à manifester hier à Paris pour réclamer à nouveau le retrait de la loi travail. Parallèlement au cortège officiel, qui s'est ébranlé vers 14h30 de la Bastille, direction place d'Italie, un groupe de manifestants était à la Bourse du travail, encerclé par des CRS. Avant le départ, 24 interpellations avaient déjà eu lieu sur les points de filtrage, d'après la préfecture de police, écrit la presse. Place de la Bastille, en tête de cortège, comme d'habitude depuis le début de la mobilisation le 9 mars, marchaient les leaders des syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et FIDL. Juste après cette manifestation, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a évoqué une «nouvelle journée d'actions» avec de possibles manifestations le 5 juillet, jour de début de discussion du texte à l'Assemblée, après son vote au Sénat hier. Plusieurs barrages filtrants ont été installés aux alentours de la Bastille, alors que la préfecture de police de Paris a mobilisé pour l'occasion 2500 policiers qui ont reçu «des consignes très fermes» pour interpeller «toute personne en possession d'une arme», commettant des exactions ou interdite de manifester, d'après la préfecture de police de Paris. La manifestation de jeudi dernier avait rassemblé à Paris entre 19 000 et 20 000 personnes, d'après la police, 60 000 d'après les organisateurs. Le président français avait indiqué qu'il interdirait la manifestation contre la loi travail pendant l'Euro-2016. Il a tenté de justifier cette initiative par l'organisation de l'Euro-2016 et la menace d'attentats par des extrémistes. Des affrontements avaient opposé des manifestants et des éléments des forces de l'ordre, il y a quelques jours, à Paris. Les protestataires réclament le retrait de la loi travail, tandis que le gouvernement écarte cette perspective. Les attentats de Paris, qui ont fait 132 morts, ont justifié l'instauration de l'état d'urgence dans ce pays. Des organisations dénoncent une «restriction des libertés», et Daech qui a revendiqué ces attentats, menace de perpétrer de nouvelles attaques contre la France qui participe à la lutte contre cette organisation extrémiste en Syrie et en Irak, dans le cadre de la coalition dirigée par les Américains.