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La vie combattante d'un homme hors du commun
53e anniversaire de la mort de Ahmed Zabana
Publié dans Le Temps d'Algérie le 17 - 06 - 2009

En se levant de sa paillasse ce 19 juin 1956, il savait qu'il allait rejoindre les files de chouhada qui se sont sacrifiés pour l'indépendance de l'Algérie. Quand à 3h10 du matin, la porte de sa cellule incrustée dans le dédale des couloirs de la prison Barberousse (l'actuelle Serkadji), s'est ouverte pour laisser passer ses bourreaux, il s'est réveillé, s'est levé dignement pour leur emboîter le pas.
Il se fit conduire menotté, la marche rythmée par de vibrants «Tahia El Djazaïr, vers la machine de mort qui trônait lugubrement dans l'immense cour de la prison. Zabana n'a pas rué, n'a pas osé le moindre mouvement de recul. Il s'est dirigé d'un pas serein et décidé vers son destin, laissant sans voix ses bourreaux.
Ainsi ont parlé de lui d'anciens moudjahidine de la wilaya d'Oran qui s'apprêtent à commémorer le 53e anniversaire de sa mort. Ahmed Zahana, dit Zabana, est né en 1926 dans à Elhamri.
Son père qui ne voulait pas rompre avec la terre de ses ancêtres a préféré l'inscrire dans le registre de l'état civil comme ayant vu le jour dans la petite mechta familiale, à Douar El Kseur, dans le village de Djeniène Meskine au sud-est de la wilaya d'Oran, un petit bourg à vocation agricole au pied des monts d'El Gaâda dans la wilaya de Mascara et qui relève de la commune de Zabana (ex-Saint Lucien).
Sa famille composée de ses parents et de ses 7 frères et sœurs vivait à Kouchet Blaoui à M'dina J'dida appelé durant la période coloniale village nègre. Après quelques années passées dans une école de son quartier, il décrochera brillamment le certificat d'études primaires.
Mais ce diplôme ne lui permettra pas de rejoindre le collège. Le colonialisme à l'époque ne permettait pas aux Algériens de poursuivre leurs études.
Animé d'une volonté de fer, il ne se laissera pas abattre et s'inscrira à l'école El Falah qu'ont fréquentée de nombreux chouhada de la cause nationale, un véritable creuset qui a permis l'enracinement des idées nationalistes à des centaines de jeunes Algériens de l'époque, chassés par le dénuement et les lois coloniales scélérates des bancs des écoles.
Quelques années plus tard, il rejoindra un centre de formation professionnelle à Eckmuhl pour obtenir le certificat d'aptitude professionnelle comme soudeur. Il parviendra au terme de ces études à décrocher un poste d'enseignant formateur dans cet établissement, aujourd'hui disparu et dont certaines parties ont été transformées en habitation par des familles.
Mû par la volonté de combattre le colonialisme qui brimait toute tentative d'émancipation du peuple algérien, Ahmed Zabana rejoindra en 1949 le mouvement des Scouts musulmans algériens dans lequel il apprendra à mieux connaître son peuple et sa patrie.
Durant cette période qui précédait le déclenchement de la guerre de libération, il adhéra à l'Organisation secrète (OS) qui avait annoncé sa naissance par le coup d'éclat de l'attaque de la poste d'Oran, menée par un groupe de 8 militants dont Ahmed Ben Bella et Aït Ahmed.
Ses activités politiques et militaires attirèrent l'attention des services de renseignements français qui le placèrent sous une étroite surveillance.
C'est d'ailleurs pour lui éviter une arrestation que le commandement de l'OS décide de l'orienter vers l'autre matrice du mouvement national, le Mouvement du triomphe des libertés démocratiques (MTLMD) où il était chargé de la fabrication de bombes et de la maintenance du modeste arsenal qui allait permettre, quelques années plus, le déclenchement de la guerre de libération.
Mais le 2 mars 1953, il est arrêté et condamné pour atteinte à l'ordre public, à trois années de prison ferme et trois autres années d'interdiction de séjour. A sa sortie de prison, il passera la période de bannissement (interdiction de séjour) à voyager entre El Kseur, Kristel, Mostaganem où il s'installera quelques mois.
Au cours de cette période, il fit la connaissance de Larbi Ben M'hidi et Ben Abdelmalek Ramdhane qui apprécièrent son sens de l'organisation, sa connaissance du terrain et ses qualités de meneur d'hommes.
Le 5 juillet 1954, au cours d'une réunion qui s'était tenue dans un café à M'dina J'dida à Oran, il est désigné responsable de la région de Zahana et chargé de mener à leur terme les préparatifs pour la guerre de libération. Plusieurs militants de la cause nationale, dont Zoubir Abdelkader, Stambouli Saïd et Brahim Abdelkader, avaient pris part à cette rencontre au cours de laquelle furent réparties les tâches et la date du déclenchement de la guerre de libération.
Ahmed Zabana se vit confier les missions de structurer les groupes, de diriger les entraînements militaires, de choisir des hommes aptes pour le commandement et de collecter des fonds. Il fut également responsable de la région de l'Oranie qui englobait Aïn Temouchent, Hammam Bouhadjar, Hassi El Ghella, Siget Zahana.
Le chahid Ben Abdelmalek Ramdane qui avait assisté lui aussi à cette réunion se vit désigner responsable de la région qui s'étendait d'Arzew à Relizane et comprenait Mostaganem où il tomba en martyr, le 2 novembre 1954.
Ces deux commandants des régions de la Wilaya V historique dirigèrent les opérations d'entraînement militaire ainsi que les techniques pour tendre des embuscades, lancer des incursions et fabriquer des bombes.
Avant de s'installer dans le PC de la région, dans la grotte de Boudjelida à Djebel El Gaâda qui surplombe la ville de Sig, Zabana a tenu plusieurs réunions avec Larbi Ben M'hidi, qui appréciait, selon des témoignages d'anciens moudjahidine, ses qualités d'organisateur et de formateur.
Ses hauts faits d'armes
Le 30 octobre 1954, au cours d'une réunion présidée par Larbi Ben M'hidi les objectifs des premières attaques furent arrêtés.
Des armes, des munitions et des tenues militaires furent distribués aux éléments des groupes qui furent constitués au cours de cette rencontre clôturée par une lecture solennelle du serment de fidélité à la cause nationale, au pays et au sacrifice pour son indépendance. Le 1er novembre 1954 furent menées les premières attaques contre des objectifs ennemis.
Un groupe sous le commandement de Zabana, dirigé par Cheriet Ali Cherif, a mené une attaque contre la caserne d'Eckmuhl.
Quelques jours plus tard, le 4 novembre 1954, Zabana avait dirigé lui-même une attaque contre le poste des gardes forestiers à la forêt de la Mare d'eau à Oggaz, un espace très boisé aujourd'hui classé réserve naturelle protégée. Cette attaque qui avait permis aux moudjahidine de s'emparer d'un important lot d'armes et de munitions a été menée par une dizaine d'hommes dont Brahimi Abdelkader, Zoubir Bouadjemi, Fatah Abdallah, Stambouli Saïd et Mechraoui Mohamed.
Le 6 novembre un groupe dépêché de Hammam Bouhadjar devait mener le 10 novembre, en coordination avec le groupe de Zahana, une attaque contre la caserne de l'aérodrome de Tafraoui, mais cette opération fut abandonnée à la dernière minute.
Une force ennemie composée de plusieurs corps d'armées avaient, le 8 novembre 1954 encerclé le PC de Zabana qui était en compagnie d'une dizaine de ses compagnons. A l'issue d'une résistance héroïque, Zabana a été blessé et arrêté. Huit autres moudjahidine furent arrêtés parmi lesquels Kefif Mohamed Kadi, Abdelkader Zoubir, Bouadjemi Saïm et Stambouli Saïd.
Arrêté, il fut transféré à l'hôpital d'Oran où il reçut des soins avant d'être incarcéré à la prison de M'dina J'dida puis transféré à la prison de Barberouse à Alger où, à l'issue d'un procès sommaire, il fut condamné à mort et guillotiné en compagnie d'un autre moudjahid Ferradj Abdelkader, à l'aube du 19 juin 1956.


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