Le ministre de la Communication a affirmé, jeudi, que le groupe média El Khabar ne sera pas fermé. Son rachat par Ness-Prod, une filiale de Cevital, étant annulé par la justice, mercredi dernier, Hamid Grine a, lors d'une visite à Oran, déclaré que le gouvernement ne cherchait pas à fermer le quotidien arabophone El Khabar ainsi que ses chaînes de télévision. «Pour être plus précis, nous n'avons pas la volonté, ou plutôt l'intention de fermer le quotidien El Khabar», a-t-il dit, jeudi depuis Oran. Le ministre qui n'a pas caché sa satisfaction quand à la décision du juge du tribunal administratif de Bir Mourad Raïs, a au passage «salué» le rôle de la justice dans cette affaire qui a opposé durant plus de trois mois le ministère de la Communication et Ness-Prod. Dans ce sillage, le ministre est également revenu sur la décision de cette même justice d'ordonner le placement en détention préventive du directeur de la chaîne KBC, Mehdi Benaïssa, et du producteur Riad Hartouf ainsi que de Mounia Nedjaï, directrice au ministère de la Culture. Leur détention a eu lieu, rappelons-le, pour la diffusion de deux émissions, «Ness Sttah et Ki Hna, Ki Ness». Ces dernières ont été suspendues dans le cadre d'une enquête sur la délivrance des autorisations pour leur enregistrement. A ce propos, le premier responsable du département de la Communication a regretté les attaques médiatiques par plusieurs parties contre le ministère. «Nous avons été insultés et diffamés depuis le début de cette affaire et, jusqu'à aujourd'hui, nous n'avons poursuivi personne», disait-il jeudi. Selon Hamid Grine, c'est là une preuve que «nous sommes un pays démocratique qui respecte la liberté d'expression. Plusieurs personnalités politiques et ONG internationales sont surprises de voir à quel point la presse est libre en Algérie». S'agissant de l'affaire El Khabar, le ministre de la Communication, qui a introduit une action en référé pour l'annulation de la transaction s'appuyant sur les deux articles 25 et 17 du code de l'information, estime que l'affaire a «été politisée». «L'affaire El Khabar a été politisée par l'adversité. Il y a eu beaucoup d'exagération.» Par ailleurs, et pendant que le ministre de la Communication rassurait les journalistes et l'équipe technique du groupe El Khabar, l'avocat qui était chargé de défendre le département de Grine dans cette affaire, déclare «le journal ne peut pas paraître». En effet, dans un point de presse organisé au lendemain de la décision du juge, Me Bitam affirme «si la décision est exécutée aujourd'hui, le journal ne peut pas paraître demain et s'il est imprimé, il pourrait y avoir des poursuites pénales».