Il n'y aura pas de liberté provisoire pour les détenus dans l'affaire KBC, en l'occurrence le directeur de la chaîne de télévision et de la société Ness-Prod, Mehdi Benaïssa, directeur de production des deux émissions satiriques "Ki hna ki nas" et "Nas stah", et la sous-directrice au ministère de la Culture, Mme Nora Nedjaï. La chambre d'accusation du tribunal de Sidi-M'hamed a rejeté la demande de remise en liberté introduite par le collectif de la défense le 26 juin dernier, soit le lendemain de la mise en détention préventive de ses mandants. La chambre d'accusation avait programmé l'examen de l'appel de l'ordonnance de mise en détention préventive le 10 juillet et a annoncé sa décision pour le 13 du même mois, soit hier. La veille de cette décision, déplorée par Me Sadat, membre du collectif de défense, le parquet avait, de son côté, fixé pour le 18 du mois la date du procès dans l'affaire des autorisations de tournage des émissions satiriques produites par Ness-Prod et diffusées par la chaîne de télévision KBC. Les trois prévenus sont accusés de "fausses déclarations" et "d'abus de fonction". Avant que le juge instructeur ne décide de leur détention préventive à la prison d'El-Harrach, Mehdi Benaïssa et ses deux codétenus avaient subi une longue (près de 36 heures) garde à vue à la gendarmerie. Deux autres personnes ont été également entendues par le même corps de sécurité mais relâchées à la fin de leur audition. Il s'agit du président du conseil d'administration d'El Khabar et de la comptable de KBC. Me Sadat, qui a fait le pied de grue hier au tribunal de Sidi-M'hamed pour entendre la décision de la chambre d'accusation, a considéré le prononcé "en porte-à-faux avec la Constitution" et "est contraire aux dispositions légales". Pour la juriste, la Constitution est explicite au sujet de la détention préventive. La loi fondamentale dispose que la détention préventive est une situation extrêmement exceptionnelle. Me Sadat a fait remarquer aussi que le code de procédure pénale énonce clairement aussi que "tout prévenu doit être libre au cours de l'instruction. La décision de maintenir en détention les trois prévenus dans l'affaire KBC a anéanti les espoirs de ceux qui ont cru voir en la libération du général Benhadid deux jours avant, un signe d'apaisement ou encore "une détente politique", pour rependre Louisa Hanoune. La décision laisse appréhender avec beaucoup de crainte le procès programmé pour lundi prochain. Les déboires judiciaires du directeur de KBC et de Ness-Prod sont intervenus dans le sillage de la grande affaire de cessions d'actifs du groupe de presse El Khabar au profit de Ness-Prod. Avant cette affaire d'autorisation de tournage qui lui a valu la détention préventive, Mehdi Benaïssa a été entendu une première fois par la gendarmerie et auditionné par le juge instructeur. C'était dans l'affaire dite de "bris de scellés". Aucune charge n'avait été retenue contre lui. En revanche, trois personnes ont été mises sous mandat de dépôt. S. A. I.