Un regroupement de militants, cadres, députés et sénateurs du FLN aura lieu, aujourd'hui, à Ténès dans la wilaya de Chlef, pour demander au président de la République et néanmoins président du parti d'intervenir et de mettre fin à la situation de conflit et aux dissensions internes. On l'aura compris, ce n'est certainement pas la direction qui organise. Il s'agit d'une réunion à l'initiative de Moussa Abdi, le célèbre député porteur de la proposition de loi criminalisant le colonialisme, -toujours dans les tiroirs du bureau de l'APN. Selon le député, joint hier par nos soins, «l'invitation a été adressée à tous les enfants du FLN, dont Abderrahmane Belayat, Layachi Daâdoua, Abdelkrim Abada et même Abdelaziz Belkhadem (à travers ses proches)». Les deux premiers devaient être présents, tandis qu'Abada, chef de fil du mouvement de redressement, a catégoriquement décliné l'invitation. C'est donc les anti-Saâdani qui se retrouveront «autour d'un déjeuner» pour «discuter de la situation dans laquelle se trouve le parti et appeler le Président à intervenir», précise M. Abdi. Ce dernier estime que «les enfants du FLN veulent une direction sage et ambitieuse». L'actuelle, accuse-t-il, «a dévié de la ligne directrice et des principes novembristes sur lesquels s'était fondé le parti». Abdelaziz Belkhadem sera-t-il de la partie ? Notre interlocuteur se doute que l'ancien chef de gouvernement «s'excusera de ne pouvoir se déplacer». Quoi qu'il en soit, cette rencontre regroupera, à croire M. Abdi «plusieurs députés et sénateurs en plus d'anciens cadres et simples militants du parti». «Environ 400 personnes», a-t-il précisé, avant de critiquer «les déplacement presque courants du secrétaire général Amar Saâdani en France. Une première dans les anales de l'histoire du FLN». Bien qu'il ne le dise pas, c'est la tête de l'actuel patron du parti majoritaire au Parlement qui est cherchée. Saâdani, dont les partisans avaient réagi en force à travers des communiqués et des motions de soutien envoyés au siège national depuis le week-end dernier, est sur un siège éjectable. Et pour cause, cette rencontre intervient après l'appel des 14 moudjahidine «pour la délivrance du FLN confisqué», ayant demandé sa destitution immédiate. Une démarche précédée aussi par la sortie d'Abdelaziz Belkhadem qui avait invité Belayat et Daâdoua à «unir les rangs pour remettre le FLN sur la bonne voie». Est-ce l'occasion de concrétiser cette «union» ? On le saura à l'issue de la réunion. Contacté hier, Abderrahmane Belayat a confirmé sa présence, estimant qu'il est temps d'informer les militants sur ce qui se passe au FLN. «Je prendrai la parole pour informer les militant qui ont le droit de savoir ce qui se passe réellement au FLN. Et sur le plan politique et juridique», explique celui qui se définit toujours en tant que coordinateur du Bureau politique. Aussi, ajoute notre interlocuteur, l'appel des 14 sera à l'ordre du jour, puisque leur lettre est significative à plus d'un titre. «Ces moudjahidine ont réagi car ils estiment que des normes et des exigences s'imposent aux hommes qui doivent diriger aux destinées d'un parti comme le FLN avec tout son poids», pense Belayat. Il dit «partager» leur appel qui n'est pas une immixtion dans les affaires internes. Dire enfin que malgré les assurances du Bureau politique du FLN sous la direction intérimaire d'Ahmed Boumahdi, la maison de l'ex-parti unique ne va pas bien à l'approche d'échéances importantes que sont les législatives de 2017.