Le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) ne compte pas baisser les bras et revient à la charge en annonçant l'organisation de plusieurs sit-in à partir du mois de juillet pour insister sur les revendications soulevées par la base. Il s'agit de trois importantes doléances, à savoir le statut particulier finalisé avec le Ministère de la santé, le 30 mars dernier, l'ouverture du régime indemnitaire et la levée de toutes les formes d'entraves à l'activité syndicale. C'est ce qu'a annoncé le docteur Eliès Merabet, président du SNPSP, lors de la conférence tenue hier au bureau du syndicat en question à Alger. "Nous maintenons la proposition consignée avec le ministère de tutelle de classer le chirurgien dentiste et le pharmacien à l'échelle 15 au lieu de la 13 comme proposé, et une graduation à 2 paliers comme cela a été fait pour d'autres secteurs tels que l'Education par exemple", a affirmé Dr Merabet. En ce qui concerne le médecin, "le problème a été réglé par son classement à la 16 comme proposé", a-t-il ajouté. " Dans le cas où les autorités ne seraient pas à l'écoute, nous entamerions une autre grève au mois d'août ou septembre prochain, soit après les sit-in", a souligné le Dr Merabet, ajoutant que la grève est devenue le seul moyen de mettre la pression sur le ministère de la santé. " Quand on voit un médecin sortir avec une retraite estimé à 26 000 Da, l'on est obligé de nous comporter de la sorte. D'autant que le mouvement de grève est un droit ", a-t-il précisé, insistant sur le fait que le cinquième Congrès tenu à Tipaza en mois de mai, qui a maintenu la revendication de "faire aboutir le statut particulier sur la base de ce qui a été convenu avec le ministère" n'aurait servi à rien. D'où la nécessité de réitérer la demande d'entretien " digne de ce nom " avec le Ministre de la santé. Le manque d'adhérents a été également signalé par le président. " Sur 16 000 praticiens de la santé (médecins généralistes et spécialistes, pharmaciens et chirurgiens dentistes), 7600 seulement font partis de notre mouvement syndical. Nous sommes malheureusement loin du compte. Car, il faudrait selon la loi, 20% de représentants ". Cependant, il est possible, selon le docteur Merabet de renforcer leur équipe en installant des bureaux sur tout le territoire national et en rénovant les bureaux déjà existant. " Nous avons une base, mais il faudrait néanmoins que nos adhérents se reconnaissent dans une meilleure plate-forme de revendications ", a souligné le président, cédant la parole au docteur Mustapha Baloul, secrétaire national chargé de l'organique dans la wilaya de Tizi Ouzou, qui a exigé " une rupture totale " avec l'ancien régime. Les contrats de prè-emplois (CPE), à titre d'exemple, devraient être revus, selon ce docteur. " Nos confrères pré-employés au nombre de 5000 environ sont humiliés. Leur mensualité de 7000 Da représente une insulte pour eux. De plus, ces individus se retrouvent sans emploi au bout de deux ans. Pourtant, le déficit en matière de personnel médical n'est pas à ignorer ", dira t-il ajoutant entre parenthèse que le Ministre de la santé a promis en Mars dernier la régularisation de ces pré-employés. Le Dr Baloul et le service civil Dr Baloul a soulevé également l'explosion démographique et l'accroissement des exigences de la population par rapport aux services sanitaires qui ont fait que les services sanitaires ne répondent aux besoins demandés, et ce malgré les efforts fournis par les autorités. L'intervenant a cité ,à titre d'exemple, la polyclinique de Gué de Constantine ou de Baraki qui manquent considérablement de médecins spécialistes. " L'on se demande pourquoi envoie- t-on des médecins à l'intérieur du pays, alors que le manque de médecins est plus ressenti au centre ", a-t-il remarqué. La question du service civile est également à soulever. Dr Baloul trouve scandaleux qu'un médecin étudiant au minimum durant 12 ans, " soit puni " de la sorte en fin de cursus. D'autant plus que la médecine est le seul secteur où l'on applique ce service. Soulignant que le corps médical est majoritairement composé de femmes ayant, en général, des engagements sociaux, Dr Merabet propose une solution concernant ce service obligatoire. " S'il y a lieu d'envoyer des médecins dans des endroits loin de leur famille afin d'assurer le service civil, pourquoi ne pas miser sur les moyens et les espaces nécessaires de sorte que ce service ne soit pas perçu comme un châtiment qui s'étale sur une année à l'extrême sud, sur trois ans à l'intérieur du pays et sur cinq ans à l'intérieur du pays". Il entend par moyens, un salaire motivant qui incite à se déplacer dans n'importe quelle zone du pays et par espace, un logement ou une base de vie qui permette au médecin de vivre décemment.