Photo : Sahel Par Karima Mokrani Les praticiens de la santé publique reviennent à la charge. Ils reprennent le chemin de la contestation et annoncent une grève cyclique de trois jours par semaine (lundi, mardi et mercredi) à partir du 23 novembre prochain, reconduite durant un mois. Lyes Merabet, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) l'a annoncé hier dans une conférence de presse tenue à Alger. Les revendications de l'organisation syndicale tournent essentiellement autour du statut particulier et du régime indemnitaire. M. Merabet rappelle qu'en date du 30 mars 2008, un avant-projet de statut particulier du praticien de la santé publique a été finalisé et cosigné par les représentants du syndicat et du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. «Nous avons fait des propositions et avons insisté pour qu'elles soient prises en compte dans leur forme négociée… Malheureusement pour nous, selon les dernières informations, le ministère a balancé le projet au secrétariat général du gouvernement sans prendre en considération ces propositions», affirme-t-il. Pour ce qui est du régime indemnitaire, une revendication remontant à plusieurs années, il exprime sa colère contre «la remise en cause» de l'effet rétroactif concernant sa mise en application. Le conférencier cite deux autres problèmes qu'il juge assez importants dans l'exercice actuel du travail du praticien. Le premier concerne le réaménagement du week-end et le deuxième la procédure de cessibilité du logement de fonction. «Nous ne savons plus comment appeler ce week-end. Universel, semi-universel, algérois, constantinois… Des praticiens travaillent durant la journée de samedi, d'autres se reposent le vendredi et le samedi… Chaque établissement l'applique à sa façon», rapporte-t-il. Ce qui amène le syndicat à interpeller le ministère de tutelle pour que «soit levée toute équivoque dans l'application du décret exécutif n°09-244 du 22 juillet déterminant l'aménagement et la répartition des horaires de travail au cours de la semaine dans le secteur de la fonction publique». Concernant le logement, le conseil national du SNPSP revendique «l'élargissement, au profit du praticien généraliste, du droit à la procédure de cessibilité, à l'instar des autres corps de la fonction publique». Le représentant des praticiens de la santé publique dénonce l'absence d'un dialogue sérieux avec les représentants de la tutelle : «La culture du dialogue est absente au ministère de la Santé. Les représentants de la tutelle ne ratent pas une occasion pour dire que les portes du ministère sont ouvertes pour l'accueil et l'écoute des syndicats… mais rien de concret sur le terrain. Sauf si le ministère a d'autres portes que nous ne connaissons pas.» «Nous appelons à ce que le ministère revienne à la raison et engage de véritables actions de concertation avec le partenaire social… à l'instar de ce que fait celui de l'Education nationale». Merabet affirme que le syndicat reste ouvert à toutes les propositions pouvant venir du ministère pour calmer les praticiens en colère : «C'est évident, nous renoncerons au mouvement si nous obtenons du concret du ministère.» Il affirme toutefois que les syndicalistes restent méfiants : «Il y a moins d'une année, nous avons observé une grève de 28 jours. Nous avons gelé le mouvement suite à des promesses des responsables du ministère de satisfaire nos doléances. Les promesses n'ont pas été tenues.» La grève de trois jours chaque semaine, reconduite durant un mois, risque ainsi d'avoir lieu à partir du 23 novembre prochain. Les conséquences seraient terribles pour les citoyens, surtout en ces moments de grande menace de propagation du virus de la grippe porcine. Comme si les problèmes de pénurie de médicaments et de vaccins pour les enfants en bas âge ne suffisaient pas !