Si on continue à ce rythme, on mettra en danger le professionnalisme dans le football algérien. Très actif sur le marché des transferts cet été, le CS Constantine, fort de l'apport financier de l'ENTP, l'une des filiales de la Sonatrach, présente désormais la masse salariale la plus élevée de la Ligue 1 Mobilis, selon de nouvelles statistiques établies par la Ligue de Football Professionnel (LFP). La masse salariale du CSC, qui a engagé plusieurs vedettes du championnat (Aoudia, Manucho, Benayada, Belameiri et autre Zerara) est de l'ordre de 617 millions DA alors qu'elle était de 352 millions DA la saison écoulée. Le MC Alger, l'autre club pris en charge par la puissante Sonatrach, vient en seconde position avec une masse salariale de 490 millions DA contre 300 millions DA la saison passée. L'ES Sétif arrive en troisième position avec une masse salariale de 420 millions DA contre 230 millions DA durant l'exercice footballistique 2015-2016. La masse salariale de l'Entente a pratiquement doublé au même titre que celles de la JS Kabylie qui passe de 188 à 361 millions DA et du MC Oran (de 193 à 350 millions DA). La grosse surprise, c'est le nouveau promu, l'USM Bel Abbès qui dispose d'une masse salariale (360 millions DA) plus élevée que celle du champion d'Algérie, l'USM Alger (352 millions DA). Les masses salariales des clubs ont flambé au moment où la Fédération algérienne de football voulait la diminuer en réduisant les effectifs de 25 à 22 joueurs. «Il est regrettable que les statistiques de la LFP démontrent une hausse inexplicable de la masse salariale pour seulement 22 joueurs par rapport à la saison dernière où les clubs disposaient d'un effectif de 25 joueurs», a réagi la FAF lors de sa dernière réunion. Obnubilés par la «championnite», les présidents des club, qui n'ont pas pu s'entendre sur le plafonnement des salaires, continuent à dépenser sans compter dans le recrutement de joueurs pas du tout rentables ni sur le plan sportif, ni sur le plan financier (pas de merchandising et pas de vente de maillots), et à s'endetter davantage. «Les clubs réservent 80% de leurs budgets aux salaires alors qu'ils sont tous en faillite», dira le président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, sur les ondes de la radio nationale, allant jusqu'à accuser les clubs de tricherie sur le plan financier. «Les clubs professionnels trichent. Les salaires affichés dans les bilans financiers des clubs ne sont pas les mêmes que ceux figurant sur les contrats des joueurs. Ils payent plus que les montants figurant sur les bilans. C'est grave. Même les commissaires aux comptes sont complices. Ils signent des bilans pas conformes», a révélé Kerbadj, déterminé à instaurer un fair-play financier et à donner plus de pouvoirs à la DNCG (Direction de contrôle de la gestion des clubs). «Des clubs seront rétrogradés, on va y arriver», lançait le président de la LFP. Chiche !