L'incident du tweet de Manuel Valls, en avril à Alger, «n'a rien changé à la relation» entre l'Algérie et la France, s'est défendu le Premier ministre français, dans un entretien à l'hebdomadaire Jeune Afrique. «Chacun connaît mon respect à l'égard du président Bouteflika», a déclaré Valls pour qui cet incident «n'a rien changé à la relation que nous entretenons depuis quatre ans avec les autorités algériennes et avec le Premier ministre Sellal». Rappelant que «le président Hollande a rétabli avec Alger un partenariat indispensable qui avait été abîmé au cours du quinquennat précédent», le Premier ministre français explique que l'une des raisons principales de ce rapprochement, «c'est cette urgence que nous accordons tous à la lutte contre le terrorisme». Selon lui, cette urgence a créé «une confiance nouvelle sur le plan économique, sur celui des relations humaines (et) des échanges culturels». «Nous avons des relations politiques de très grande qualité et il ne faut surtout pas se laisser impressionner par tel ou tel commentaire», a-t-il dit, faisant allusion à son tweet qui a failli déclencher une crise diplomatique. Il n'y a «aucune raison de s'emballer», pense-t-il d'ailleurs à ce sujet, estimant qu'«il faut avoir du sang froid dans ce genre de situation». Après avoir rappelé donc son «respect» au chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, le Premier ministre français a rappelé que son pays «a confiance en l'Algérie et en son potentiel immense de grand partenaire». Sur le dossier de la colonisation, Manuel Valls a, tout en reconnaissant «les massacres» et «les tortures», appelé à faire preuve de lucidité «sur notre passé» pour «nous tourner ensemble vers l'avenir». «Personne ne peut oublier les moments sombres ou nier ce qu'a été le 8 mai 1945 à Sétif, personne ne peut oublier le drame de la guerre d'Algérie, les massacres, la torture, mais aussi le sort des harkis (…) Ces faits doivent être rappelés et commémorés», a-t-il dit. Et d'appeler encore à «laisser les historiens mener les travaux et cesser de vivre dans la culpabilité, le ressassement et la repentance». Pour lui, «un pays s'honore de reconnaître ses responsabilités». Interrogé sur la situation des musulmans en France, dans un contexte marqué par une montée d'actes xénophobes et racistes après les attentats terroristes, il dira que «les Français musulmans sont une part de la France et de son identité». «La France, c'est également l'Islam, deuxième religion du pays», a insisté Valls.