Malgré les durs moments que traverse le pays en cette difficile conjoncture économique, Sellal s'est montré plutôt rassurant, hier, lors de l'ouverture des travaux du 15e Forum international de l'énergie, organisé au Centre international des conférences à Alger. Profitant de cette occasion inespérée, il n'a pas manqué de lancer, en effet, des messages à la fois aux pays producteurs et consommateurs, en soulevant la question du «juste prix». D'abord, il a assuré que l'Algérie «résiste» aux conséquences induites par le «choc pétrolier» de l'été 2014. «En dépit de la sévérité du choc pétrolier qui a réduit de moitié ses revenus, l'Algérie résiste et ses indicateurs macroéconomiques demeurent relativement stables», a affirmé le Premier ministre, lors d'une allocution à l'ouverture de cette 15e réunion ministérielle du Forum international de l'énergie (FIE), qui se tient à Alger hier et aujourd'hui. Devant une importante assistance composée de ministres d'une cinquantaine de pays participants, de hauts responsables d'organisations énergétiques mondiales (Opep, AIE…), ainsi que de patrons de groupes pétroliers, le Premier ministre est revenu sur la politique suivie par l'Algérie pour sortir de la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures, en mettant en exergue le nouveau modèle de croissance adopté récemment. Mais il n'en demeure pas moins que l'Algérie est vraiment préoccupée, à travers son discours, par la baisse conséquente des prix des hydrocarbures. Abdelmalek Sellal le dit haut et fort : «Les pays producteurs doivent légitimement pouvoir proposer leurs produits dans un cadre de stabilité assurant des revenus suffisants pour couvrir leurs réinvestissements et stimuler la croissance économique et le progrès social.» Quant aux pays consommateurs, Sellal leur assure qu'ils seront sécurisés pour leurs approvisionnements sur le moyen et le long termes. En menant des politiques énergétiques visibles, les Etats consommateurs permettront, soutient-il, aux producteurs «de mieux cerner leurs investissements en évitant les distorsions d'un marché non maturé». La vision de l'Algérie est claire à ce propos, à savoir la stabilisation des cours pour «un prix juste et raisonnable». Celui-ci aidera les investissements dans la chaîne énergétique, en assurant la rémunération, la sécurisation de l'approvisionnement et la stabilité des marchés. L'instauration d'«un véritable esprit de dialogue et de concertation entre les différents acteurs de la scène énergétique régionale et mondiale» s'impose, a estimé l'orateur. Et «ce besoin de dialogue et de compréhension mutuelle ne s'est jamais autant fait ressentir que depuis le début de ce siècle», a-t-il mentionné. Le 15e Forum constitue, donc, aux yeux de Sellal, un «message d'espoir et une rencontre d'intérêt susceptible d'apporter de la visibilité et de la stabilité au marché, de relancer la croissance de l'économie mondiale et d'œuvrer pour le bien-être des citoyens du monde». Le discours inaugural du Premier ministre a jeté les bases d'une large consultation et d'une nouvelle ère entre les producteurs et les consommateurs. Dans un monde mondialisé et caractérisé par une forte interdépendance, la relation entre fournisseurs et consommateurs ne peut que se baser sur la confiance. C'est là le message principal de ce forum, dont les thèmes des tables rondes et conférences porteront, entre autres, sur le marché pétrolier, celui du GNL, les énergies renouvelables et les réalisations en matière d'efficacité énergétique.