Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, vend et vante le nouveau modèle de croissance économique algérien à Washington. Objectif, attirer les investisseurs US peu enclins à travailler en dehors du secteur des hydrocarbures et que la loi 49-51 a dissuadés. Le Premier ministre n'est pas allé avec le dos de la cuillère, affirmant tout de go à Algeria Investment Report, une publication de 28 pages distribuée à l'occasion des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale et dont l'objectif est de promouvoir le marché algérien auprès de la communauté d'affaires américaine, que la croissance économique demeure «une priorité et un objectif permanent» du gouvernement. La stratégie du gouvernement est simple : «La croissance comme priorité et objectif permanent, et les entreprises comme un moyen pour y parvenir», a déclaré le Premier ministre, cité dans cette publication intitulée «Algeria Investment Report». Le chef de l'Exécutif a ajouté que «tout est fait pour encourager l'investissement, la création d'entreprises et l'amélioration du climat des affaires». Il assure même pour convaincre la communauté d'affaires US que «depuis plus d'une décennie, nos revenus pétroliers sont orientés vers la création des programmes structurels et les grands projets d'infrastructures de base pour rattraper le retard économique dont nous avons souffert pendant la période du terrorisme». «Nous sommes en train de préparer l'économie pour l'après-pétrole», enchaîne-t-il, en réponse à une question sur le nouveau modèle de croissance lancé par le gouvernement pour relancer la productivité dans un contexte baissier des cours de pétrole. Comprendre qu'il y a une foultitude de secteurs qui peuvent intéresser les investisseurs, comme le tourisme et l'agriculture restés à l'état embryonnaire, alors qu'ils pouvaient aisément être l'alternative à cet «après-pétrole». Sellal reconnaît toutefois un «obstacle» de taille qu'il faut surpasser pour pouvoir aller de l'avant dans la sérénité : la mentalité algérienne. C'est même, a-t-il soutenu, «le projet le plus ambitieux», qui est, selon ses termes, de mettre «le pays sur la voie du développement et de la prospérité et de changer avec succès certaines mentalités et habitudes» de la société algérienne. Bien qu'il mette en évidence, par ailleurs, «le patriotisme économique» qui pourrait faire fuir de potentiels investisseurs, Sellal n'exclut cependant pas le recours à l'expertise et à l'investissement étrangers. Pour rassurer, encore une fois, le Premier ministre mettra en avant «la liberté d'investir en Algérie», consacrée par le nouveau code de l'investissement. «Nous avons aussi mis en place une procédure simplifiée pour superviser la gestion des terrains industriels, qui est maintenant ouverte à l'investissement privé et peut être contrôlé localement», a-t-il expliqué. Il n'a pas omis, pour conclure, de souligner le savoir-faire des hommes d'affaires américains, avant de relever les nombreux domaines de coopération possibles entre les deux pays, tels que la pétrochimie, l'énergie, l'industrie pharmaceutique et l'agriculture. En somme, comme il le dit lui-même, il y a «de bonnes affaires en Algérie» et elles sont «nombreuses», insiste-t-il.