Les dispositions du projet de loi de finances pour 2017, dévoilées hier, reflètent l'inquiétude qui s'est emparée des pouvoirs publics.En plus de la réduction drastique des budgets de fonctionnement et d'équipement, le gouvernement a changé complètement de cap en levant certaines mesures instituées par la LFC 2009. La baisse des revenus de l'Etat, en raison de la chute drastique des prix du pétrole, a fini par dicter une nouvelle politique financière. Selon le document du projet de loi de finances, publié sur le site du journal électronique «Tout sur l'Algérie», le gouvernement a réduit considérablement ses dépenses de fonctionnement et d'équipement. Ainsi, la majorité des départements ministériels, la présidence de la République et le Premier ministère ont vu leur budget de fonctionnement révisé à la baisse. Au total, l'Etat a réduit les dépenses de près de 216 milliards de dinars. Le budget de l'agriculture a été également réduit à 212,79 milliards DA, contre 254,25 milliards en 2016 (-16,3%). Le secteur de l'Education nationale est également touché par cette politique d'austérité, de 764,05 milliards en 2106 il est ramené à 746,26 milliards de dinars pour 2017 (-2,33%). Idem pour le département de l'intérieur et des Collectivités locales qui se voit diminué de 31 milliards de dinars (394,26 milliards DA en 2017, alors qu'en 2016, il a bénéficié d'une enveloppe de 426,13 milliards). Exceptionnellement, les budgets des ministères de la Défense nationale et de la Santé publique n'ont pas été touchés. Le MDN est doté d'un budget de 1118,3 milliards DA, quant au budget de la santé, il a été augmenté de près de 10 milliards DA, atteignant les 389,07 milliards DA. Quant aux dépenses d'équipement, l'Etat a dû sacrifier son sacro-saint principe de financement public de la croissance économique. Il s'agit d'ailleurs d'une forte réduction de 12,6 milliards de dollars. Ce qui impactera certainement les activités des entreprises dépendant de la commande publique et du financement étatique. Le budget d'équipement est de l'ordre de 3678,04 milliards DA. En 2016, il était de 5071,05 milliards DA. Forte taxation Pour renflouer le budget et éviter un grave déficit, l'Etat a revu de fond en comble le dispositif de taxation ciblant principalement les particuliers. La taxe sur la valeur ajoutée (TVA), sur les tabacs, les prix des carburants, ainsi que la taxe intérieure de consommation ont été augmentées, en sus de l'introduction de nouvelles taxes. La location, la construction et la vente de logements est fortement taxée cette fois-ci. Ce qui permettra à l'Etat d'engranger des recettes énormes, étant donné que l'Algérie est classée mondialement pour ses importations de matériaux de construction et la bétonisation des terres. Il a été décidé, entre autres, de supprimer l'exonération d'impôt pour la location de logements collectifs dont la superficie ne dépasse pas les 80 m² et de l'aligner sur l'imposition des autres types de location, de taxer les projets de construction d'habitations individuelles et la régularisation des constructions non achevées. Les logements acquis dans le cadre de la location-vente (AADL) peuvent aussi être cédés par leurs propriétaires au bout de seulement 2 ans, au lieu de 5 ans actuellement, après le paiement anticipé. Parmi les autres nouveautés du projet de loi de finances 2017, l'instauration d'un timbre spécial de 25 000 DA pour l'obtention d'un passeport biométrique dans un délai de huit jours. Le prix du timbre peut atteindre les 45 000 DA quand il s'agit d'un livret de 48 pages. Des taxes de 10 000 DA pour le renouvellement de passeport et 1000 DA pour le renouvellement d'une carte d'identité biométrique en cas de perte ont été instaurées.