Le président du Comité olympique algérien (COA), Mustapha Berraf, prône la stabilité au niveau des instances sportives nationales, mais milite pour la mise à l'écart des «incompétents et des malhonnêtes» lors des prochaines élections. «La stabilité est un facteur important dans le sport et les éternels changements au niveau des instances sportives sont nuisibles, mais les incompétents et les malhonnêtes n'ont toutefois pas de place dans ce milieu. Il faut chasser ces gens là des fédérations sportives. Les dirigeants compétents et honnêtes doivent continuer leur mission. Le dernier mot revient bien évidemment aux membres des assemblées générales qui sont souveraines. On espère que ces AG vont privilégier l'intérêt général et agir dans l'intérêt du sport national. Une chose est certaine, ceux qui ont commis des fautes graves ne seront pas candidats. Ils n'auront plus le droit d'être dans le sport national», a affirmé, hier matin, Mustapha Berraf, lors du Forum du quotidien El-Mihwar, tout en affichant sa volonté de briguer un nouveau mandat à la tête du COA. «On travaille comme si on va rester à vie au COA, tout en étant prêt à partir à tout moment. Le plus important, c'est d'agir dans l'intérêt du sport algérien en général. Il y aura une concurrence loyale lors des prochaines élections, et tout un chacun est libre de se porter candidat», dira Berraf, pas du tout affecté et découragé par les critiques subies lors et après les Jeux Olympiques de Rio. «Le COA a traversé des moments et des périodes plus délicats et plus douloureux dans le passé, mais il s'en est bien sorti grâce à la sagesse de sa composante humaine. Ce sont surtout nos athlètes qui ont été très affectés par les critiques. Ils ont donné le meilleur d'eux-mêmes à Rio. Ce sont nos meilleurs sportifs et on n'a pas d'autres qu'eux. On doit leur faire confiance, surtout qu'il y aura l'été prochain les Jeux méditerranéens de Tarragone en Espagne. Ceux qui n'ont pas réussi cette année peuvent se ressaisir à l'avenir. Il est vrai qu'on est une grande nation et qu'on mérite de meilleurs résultats, mais ces jeunes méritent du respect. Ceux qui connaissent le sport ne se précipitent jamais. De grands champions comme Nadal, Djokovic ou Serena Williams n'ont pas eu de médaille à Rio, mais ils n'ont pas été critiqués chez eux. On a eu, en tout cas, de meilleurs résultats que nos voisins tunisiens et marocains et que les Egyptiens. Les Marocains ont dépensé un budget colossal en athlétisme, mais ils n'ont pas eu de résultats. Ceux qui nous ont critiqués, on les laisse à leur propre conscience. On se connaît parfaitement dans le milieu sportif national. On connaît la compétence et la valeur de tout un chacun», a-t-il souligné. «40 à 50 athlètes seront envoyés en Turquie» «Pour redonner le moral et la confiance à nos sportifs, on envisage une action en leur faveur, avec la collaboration avec le Ministère de la Jeunesse et des Sports. On va envoyer 40 à 50 athlètes seront envoyés en Turquie pour se ressourcer et se concentrer et se préparer dans de meilleures conditions pour les prochaines importantes échéances», a annoncé le président du COA qui se projette déjà sur les Jeux méditerranéens 2017, prévus du 30 juin au 10 juillet, à Tarragone en Espagne. «On va arrêter la liste des participants aux JM 2017 lors d'une réunion de travail avec le MJS. On aura pas moins de 450 athlètes à Tarragone. On veut engager le maximum d'athlètes pour qu'ils gagnent en expérience. Pour les Jeux de la Solidarité Islamiques prévus en mai prochain à Baku en Azerbaïdjan, on table sur 300 participants», a signalé le patron de l'instance suprême du sport algérien avant d'aborder les cas Makhloufi et Bourrada. «On n'a aucun problème avec Makhloufi» «Makhloufi est un grand champion. On n'a aucun problème avec lui. Il mérite notre respect. On attend à ce qu'il nous dise exactement ce qui n'a pas marché. Il faut des preuves tangibles. S'agissant de la fameuse photo de Bourrada dans une baignoire, elle remonte à 2013. En 2015, je me suis déplacé au Sato en compagnie du directeur des sports du MJS, Djebbab, et du DG de l'OCO, Kara, et on a proposé de refaire complètement la salle de récupération, mais notre proposition a été rejetée par les athlètes qui nous ont dit que les conditions sont idéales», a-t-il précisé avant de prendre à nouveau la défense d'Amar Brahmia, le président de la Commission de préparation olympique. «Brahmia est un grand champion et un grand entraîneur. Il a fait son travail convenablement en compagnie des membres de la Commission de la préparation olympique. Il a des détracteurs et des admirateurs dans le milieu sportif. Certains athlètes se sont plaints et on attend de savoir les raisons et leurs doléances. Il faut rassembler toutes les compétences et rétablir la confiance entre nous. On ne doit pas se perdre dans des histoires anciennes. Il faut tourner la page, voire la déchirer, pour avancer. En ce qui me concerne, s'il y a des preuves contre ma personne qu'on les présente. Je suis prêt à payer les frais», tonne l'ancien basketteur international, très satisfait de la présence de la sélection olympique de football aux JO de Rio. «J'espère qu'on n'attendra pas 30 ans pour voir nos footballeurs aux JO» «On est fier de la qualification de l'équipe olympique de football aux JO de Rio. On a une jeune équipe. J'ai demandé au président de la FAF, Mohamed Raouraoua, de la renforcer, mais il n'a pas pu le faire. Cette équipe a fait honneur à l'Algérie. Elle aurait pu faire mieux si son premier gardien de but ne s'était pas blessé avant les JO. J'espère qu'on n'attendra pas une nouvelle fois trente ans pour se qualifier et voir à nouveau nos footballeurs aux JO», a-t-il précisé avant de s'expliquer sur l'abandon du centre de Tikjdja. «On a remis les clés du centre de Tikjdka au MJS. Ce centre est une perte pour le sport national et ça fait mal au cœur. J'ai défendu le dossier auprès des autorités et on a eu le feu vert pour réhabiliter ce centre dont le bâtiment a été incendié lors de la décennie noire. Même la population locale a contribué à sa réhabilitation et à la réalisation du stade Aswil. On a eu le feu vert aussi du CIO et de l'IAAF qui ne nous a pas donné 100 000 dollars, comme disent certaines mauvaises langues. On a pris la responsabilité de réhabiliter ce centre et on l'assume. Que ceux qui l'ont retiré au COA assument leurs responsabilités», lança Berraf, satisfait du travail accompli durant son mandat. «On a amélioré la situation financière du COA qui était déficitaire. On a fait des investissements très intéressants. On a même financé la préparation des athlètes aux JO de Rio, car les fédérations sportives n'ont pas reçu à temps leurs subventions. Le ministère s'est engagé à nous rembourser cet argent et il a tenu ses engagements. Nos relations avec le MJS et les fédérations sont très bonnes», se réjouit-il. Il est à noter que le COA a pris en charge les salaires des entraîneurs de 14 disciplines olympiques pour un montant de 12 millions DA et il a financé des stages de préparation pour 15 disciplines pour un montant global de 94 640 487,63 DA.