Plusieurs dizaines de travailleurs retraités du groupe sonatrach ont observé, hier matin, un sit-in devant le siège du ministère de l'Industrie et des Mines, sis à Hydra (Alger). Venus de différentes wilayas du pays, ces retraités réclament l'exécution des décisions de justice, condamnant la Mutuelle de l'industrie du pétrole (MIP) à rétablir les retraités dans leurs droits. En effet, en dépit de la décision de justice qui a tranché en faveur des revendications des retraités, la MIP s'obstine à réviser le calcul de la pension complémentaire de retraite (PCR) sur la base de l'article 3 originel de la convention de gestion du fonds PCR, signée le 24 février 1999 entre Sonatrach, le syndicat national et la MIP. L'association nationale des retraités dénonce «la non-régularisation du taux de l'assiette servant de base pour le calcul de la pension de retraite allouée par la CNR». En effet, «le taux réel appliqué ne dépasse pas 14% au lieu de 20% comme convenu dans l'accord entre la CNR et le groupe Sonatrach». Concernant la prime d'ancienneté, les manifestants affirment qu'ils ont signé une convention avec la tutelle qui table sur un taux de 1,7%, mais ce dernier n'est nullement respecté. «Nous percevons seulement 1,5% pas an. Ce qui est illégal au yeux de la loi», ont-ils précisé. Les travailleurs retraités se disent lésés et privés de leur droit, après de longues années de service loin de leurs familles. Ainsi, ces derniers exigent la satisfaction immédiate de leurs revendications, à savoir la révision à 20% du taux de l'assiette servant de base pour le calcul de la pension de retraite et l'application de la prime d'ancienneté. Les anciens travailleurs, en regroupement hier, dénoncent également «l'absence d'équité» dans l'attribution des indemnités aux célibataires et aux pères de famille qui ont travaillé au Sud. «Les célibataires sont moins considérés et ne bénéficient pas de l'indemnité de zone et de conditions de vie. Ils ne perçoivent que l'indemnité compensatoire. La période d'exclusion au Sud est compensée par une indemnisation pécuniaire à ces travailleurs célibataires sous forme de capital unique versé en une seule fois au moment de la retraite. Or, ce capital n'intègre pas le salaire moyen servant de base de calcul de la pension de retraite servie par la CNR», relève-t-on, tout en faisant remarquer que «les travailleurs qui sont partis en retraite avant avril 2011 n'ouvrent pas droit à cette indemnité». Les retraités demandent également à ce que le paiement de la pension puisse basculer en mode mensuel. En effet, selon eux, «la forme bimestrielle instaurée par l'article 8 de la convention devient aujourd'hui obsolète et aggrave le pouvoir d'achat du retraité. C'est pourquoi il est proposé que le versement de la PCR se fasse régulièrement le 22 de chaque mois, à l'instar de la pension de la CNR».