Les frondeurs du FLN, conduits par Abderrahmane Belayat, font des concessions au nouveau secrétaire général, Djamel Ould Abbès, dans le but de réunifier les rangs du parti. Ils évacuent «momentanément» la question de la légitimité de la direction nationale et des instances du parti, afin de bien préparer les prochaines élections législatives et régler les problèmes des structures locales. La revendication d'organiser un congrès extraordinaire est mise entre parenthèses. Hier, une délégation de la direction unifiée composée de Boualem Djaafar, Kassa Aïssi et Anane Riadh, a été reçue par Ould Abbès au siège du parti à Alger, dans le cadre de la démarche du nouveau patron de ressouder les rangs de sa formation. «On n'a pas évoqué la question de la légitimité. Ce n'est plus notre préoccupation pour le moment. On ne pose pas cette problématique pour le moment, car le Président a désigné le nouveau secrétaire général pour soigner le mal», a déclaré Abderrahmane Belayat. Joint hier par téléphone, il a indiqué que l'entretien était «positif», précisant que les objectifs du parti sont les élections législatives et le traitement des problèmes au niveau des mouhafadhas. «Au sommet du parti, Ould Abbès a déclaré qu'il suit les orientation du Président et applique sa politique. Nous n'avons pas à nous opposer à cela. Ould Abbès est désigné par le Président qui a compris qu'il faut traiter les problèmes et nous nous associons à ce travail», poursuit notre interlocuteur. Dans cette perspective de «réconciliation», la direction unifiée conduite par Belayat, qui s'est opposée à l'ex-secrétaire général, Amar Saâdani, mobilise ses troupes. Elle a organisé, avant-hier, une réunion à Tizi Ouzou où elle a salué le limogeage de Saâdani et la nomination d'Ould Abbès par Bouteflika. Dans le communiqué sanctionnant cette réunion, Belayat parle de la «libération» du secrétariat général du parti qui était occupé par Saâdani. Durant les trois ans passés à la tête du parti, ce dernier s'est illustré par une gestion unilatérale des affaires du FLN et un discours d'une rare violence où se mêlent insultes, invectives et dénigrements. Ce qui a aggravé les divisions au sein du FLN. Ould Abbès, installé le 22 octobre comme nouveau secrétaire général, s'attelle à présent à recoller les morceaux et à réajuster le discours du parti. Il classe les attaques contre l'ancien patron du DRS, le général Toufik, dans le registre du passé et convoque tous les contestataires au siège du parti pour signer un pacte de paix. Hier, il a reçu plusieurs anciens cadres du parti, écartés par Saâdani, ainsi que des parlementaires. «Ces rencontres ont démontré que tous les cadres du parti sont prêts à travailler ensemble pour renforcer ses rangs, relever tous les défis et déployer davantage d'efforts afin de réaliser les objectifs tracés, notamment la préservation de la place du parti comme première force politique du pays», a souligné le bureau politique dans un communiqué rendu public dans l'après-midi d'hier. Il faut dire qu'avec la disponibilité affichée par le groupe de Belayat et le mouvement de redressement mené par Abdelkrim Abada, Ould Abbès a toutes les chances de ressouder les rangs du FLN, dont l'unité a d'abord été entamée par Abdelaziz Belkhadem, avant d'être aggravée par Amar Saâdani.