Hamid Lourari, alias Kaci Tizi Ouzou, qui nous a quittés, il y a deux ans, le 19 novembre 2014, avait, lui aussi, souffert de la marginalisation. Alors qu'il était considéré parmi les meilleurs comiques, dans les années 1960-1970, Kaci Tizi ouzou est parti avec le sentiment d'être mis à l'écart, notamment, durant les deux dernières décennies, alors qu'il tenait encore à monter sur scène. Ayant quitté son village natal de Berni Oaurtilane, dans la wilaya de Sétif, alors qu'il était encore un enfant, il sillonnera les quartiers d'Alger à la recherche d'un petit travail pour subvenir aux besoins de ses parents. Il vivra toutes les misères comme la majorité des algériens au début des années 1940. Il montera sur un ring de boxe pour gagner quelques pièces et fera même le cireur de chaussures avant de tenter sa chance dans le théâtre en rejoignant la troupe Redha Bey que dirigeait Mohamed Mahboub Stambouli aux côtés du comédien, chanteur et compositeur Badreddine Bouroubi, un autre grand artiste qui vit actuellement à Bouzareah et qui mérite que le ministère de la culture lui rende hommage. Il faut rappeler que Bouzareah, où résidait Kaci Tizi Ouzou, a abrité et a vu la naissance de très grands artistes, tels que Mohamed Iguerbouchene, Hassan Hassani, Fettouma et des chanteurs et musiciens comme Boudjemaâ El Ankis, Amar Laâchab, Rachid Berkane, Chaou et des cinéastes, à l'instar de Mohamed Badri et Nadia Cherabi qui deviendra ministre de la culture etc… Bien qu'il n'ait pas choisi la voie du véritable théâtre, Kaci Tizi ouzou, qui trouvera le compère idéal en Ahmed Kadri, dit Krikeche, pour créer l'un des meilleurs duos de l'histoire de la télévision algérienne, sera une machine à travailler. Il se spécialisera donc, dans les sketchs et la fantaisie. Durant les années 1960 et 1970, il sera, aux côtés de Krikeche et du comique et ancien moudjahid (il aurait été capitaine de l'ALN) Djafer Beck et le grand Sid Ali Fernandel (Haout) parmi les fantaisistes les plus en vogue des années d'après-l'indépendance. Kaci Tizi Ouzou sera appelé régulièrement, à animer des soirées dans toutes les villes d'Algérie. Il aura l'occasion de jouer aux côtés de plusieurs comédiens dont l'irremplaçable Hassan Hassani (Boubegra), lequel il sera le voisin de quartier à Bouzareah. Hamid Lourari, qui a consacré sa vie à la scène, a publié ses mémoires dans un livre intitulé Ammi Kaci : ou les mémoires de Kaci Tizi Ouzou publié aux éditions Anep. Il y raconte son arrivée à Alger, sa rencontre avec le monde artistique et les nombreux artistes qu'il a connus durant sa longue carrière.