Décédé ce mercredi 19 novembre 2014 à l'hôpital Djilali-Belkhenchir à El Biar (Alger) à l'âge de 83 ans, Hamid Lourari, alias Kaci Tizi Ouzou, est parti, comme beaucoup d'artistes, avec la douleur d'être mis à l'écart, notamment durant les deux dernières décennies alors qu'il tenait encore à monter sur scène. Ayant quitté son village natal de Beni Ourtilane, dans la wilaya de Sétif, alors qu'il était encore un enfant, il sillonnera les quartiers d'Alger à la recherche d'un petit travail pour subvenir aux besoins de ses parents. Il vivra toutes les misères comme la majorité des Algériens au début des années 1940. Il montera sur un ring de boxe pour gagner quelques sous et sera même cireur de chaussures avant de tenter sa chance dans le théâtre en rejoignant la troupe Redha Bey que dirigeait Mohamed Mahboub Stambouli, aux côtés du comédien, chanteur et compositeur Badreddine Bouroubi, un autre grand artiste qui vit actuellement à Bouzareah et qui mérite que le ministère de la Culture lui rende hommage. Il faut rappeler que Bouzareah où résidait feu Kaci Tizi Ouzou a abrité et vu la naissance de très grands artistes tels que Mohamed Iguerbouchene, Hassan Hassani et des chanteurs et musiciens comme Boudjemaa El Ankis, Amar Laachab, Rachid Berkane, Chaou et des cinéastes tels Mohamed Badri et Nadia Cherabi (Labidi) qui deviendra ministre de la Culture. Bien qu'il n'ait pas choisi la voie du véritable théâtre, Kaci Tizi Ouzou qui trouvera le compère idéal en Ahmed Kadri, dit Krikèche, pour créer l'un des meilleurs duos de l'histoire de la télévision algérienne, sera une machine à travailler. Il se spécialisera donc dans les sketchs et la fantaisie. Durant les années 1960 et 1970, il sera, aux côtés de Krikèche et du comique et ancien moudjahid (il aurait été capitaine de l'ALN) Djafer Beck, parmi les fantaisistes les plus en vogue des années post-indépendance. Kaci Tizi Ouzou sera appelé régulièrement à animer des soirées dans toutes les villes d'Algérie. Il aura l'occasion de jouer aux côtés de plusieurs comédiens, dont l'irremplaçable Hassan Hassani (Boubegra) dont il sera le voisin de quartier à Bouzareah. Hamid Lourari qui a consacré sa vie à la scène a publié ses mémoires dans un livre intitulé «Ammi Kaci ou les mémoires de Kaci Tizi Ouzou» publié aux éditions Anep. Il y raconte son arrivée à Alger, sa rencontre avec le monde artistique et les nombreux artistes qu'il a connus durant sa longue carrière. L'artiste a été enterré jeudi au cimetière El Alia à Alger.