Les travailleurs de l'éducation et de la formation professionnelle de la wilaya de Béjaïa ont répondu massivement, hier, à l'appel à la grève de l'intersyndicale de leur secteur pour exiger la satisfaction de leur plate-forme de revendications reposant essentiellement sur le retrait des résolutions de la tripartite, relatives à la retraite, l'association des syndicats autonomes au projet du code du travail et la protection du pouvoir d'achat gravement menacé par la loi de finances 2017. «Le taux de participation a atteint 80% à travers l'ensemble des établissements scolaires de la wilaya», estiment les délégués syndicaux affiliés à ce mouvement autonome au cours d'un rassemblement qui a réuni des centaines d'enseignants devant le siège de la wilaya. Dans une déclaration commune et lue par Ouaret Saâdi, coordinateur régional de l'Unpef, les organisations professionnelles composant cette intersyndicale, à savoir le Cnapeste, le Snte, le CLA, le Snapest, l'Unpef et le Sntfp, dénoncent le silence des pouvoirs publics qui ne fait que «compliquer la situation et la conduire inéluctablement vers le pourrissement», avertissent-elles. Rappelant les précédentes mises en garde des syndicats concernant le dossier de la retraite, le mouvement pluri-syndical fait porter au gouvernement «la responsabilité quant à sa politique de mépris des acquis des travailleurs» et fait part également de la détermination de la classe ouvrière à poursuivre sa lutte pour la satisfaction de ses revendications. D'autres intervenants ont appelé, par ailleurs, les députés à un sursaut d'honneur en s'alignant, pour une fois, aux côtés du peuple par un rejet des propositions du gouvernement concernant le code du travail, la retraite et le pouvoir d'achat. «Le 27 novembre prochain les députés ont le choix soit de soutenir le combat des travailleurs et les citoyens pour leur dignité, soit de s'aligner sur les projets honteux du gouvernement», clamera Achour Idir du CLA. Le secrétaire général de l'Ugta n'a pas été en reste de ces critiques et a reçu une véritable volée de bois vert de la part d'autres intervenants, qui lui reprochent d'avoir «tourné le dos aux travailleurs».